Lundi 6 octobre 2014
Philippe Pastoureau

Éleveur dans la Sarthe et ACiste reconnu, Philippe PASTOUREAU multiplie les essais, toujours à la recherche d’amélioration. Rédacteur de longue date sur A2C, il relate ses expériences : un véritable appui technique et un vrai régal à lire !

Tu es fou,

Un couvert à couper le souffle

Tu est fou, nous aussi on est fous, on va déconner, on va s’enjayer...

- Montez le son, cliquez sur le buzzer

"Tu es fou
Nous aussi on est fous
Oublies tes problèmes et ton stress
Faut jamais baisser les bras
Donnes toi la force d’aller plus loin
Il est temps pour toi de bouger
Alors ensemble on va danser pour oublier
Tous nos ennuis
Qu’est-ce que tu attends
Viens on va chanter
C’est parti pour durer
..."

Il y a des conditions de travail où il vaut mieux ne pas trop regarder derrière. Montez le son, regardez devant et vous verrez que le System deviendra Magic.

Pas de panique, la moutarde ne me monte pas au nez. J’étais juste tellement heureux de travailler dans de telles conditions que je voulais vous faire partager mes conditions de travail.

Sur cette parcelle, j’ai récolté mon blé vers le 25 juillet, ramassé ma paille et je suis revenu très rapidement ( 30 juillet ) pour effectuer un 1er déchaumage afin de faire un faux-semis. 10 jours plus tard, je suis revenu toujours avec mon compil pour cette fois-ci implanter un couvert de moutarde. Ces 2 passages de compil me permette de faire lever un maximum d’adventices très rapidement ( enfin juste germer, cela suffit largement pour les détruire mécaniquement ), et me permet d’implanter un couvert dans de bonne condition s’en utiliser de glyphosate, et s’en perdre de temps. 1 jour de croissance gagné en août vaut 2 à 3 jours en septembre.
Fin août, un lisier très dilué a été épandu en végétation, mais les 10 ou 20 unités d’azote libéré feront exploser la moutarde avec les conditions propices du mois de septembre. ( on voit malheureusement beaucoup de moutarde fleurir à 40 cm de haut, avec la pluviométrie que nous avons eut, on déduit que ces parcelles manquent d’azote ( le lisier relargue beaucoup plus vite qu’un fumier)).
La moutarde est un peu le couvert du débutant, on y préférera souvent une association avec une ou des légumineuses mais dans ce cas de figure, avec un petit apport de déjection, je pense avoir fait un bon placement dans mon PEA (plan épargne en azote).
Début octobre, la moutarde commence à faire ces graines, sa biomasse est au maximum et il est temps de la détruire si je ne veut pas qu’elle me bloque des éléments nutritifs pour la suite. Pour réaliser ce type de destruction dans un couvert qui atteint les 1m80, il faut choisir une belle journée ensoleillé afin que la végétation et la terre ne colle pas au déchaumeur. Plus vous irez vite ( 10-12 km/h), moins la végétation s’enroulera autour des rouleaux. Le compil doit à peine toucher le sol, on cherche juste à coucher la végétation pour réaliser une destruction mécanique partielle. Fin Octobre, je reviendrais sur cette parcelle toujours avec mon compil pour implanter une orge, je referais des photos. Dans ce type d’enchaînement, c’est le stade de la moutarde qui dicte la date de destruction. Avec un été propice au couvert, cette date intervient 3 semaines trop tôt pour économiser un passage, mais vu la biomasse, je ne voit pas comment j’aurais put semer ici en 1 seul passage. Je ne suis pas un fan de la moutarde, mais dans cette inter-culture très courte, ce couvert facile a réussir va parfaitement couper le cycle des 2 pailles qui vont se suivre ( Blé-moutarde-Orge), et bien valoriser les déjections apportées.

Cette biomasse fraîche ne va pas gêner mon implantation d’orge, et je prend garde de laisser un peu de verdure pour les limaces.

S’enjayer signifie "prendre du plaisir" en Ivoirien, il est temps de construire l’avenir sur de bonnes bases.

Ce court-métrage ne dure qu’une minute… Et pourtant, il pourrait bien changer le monde !