Cécile Waligora

Biologiste, écologue et agronome de formation, Cécile WALIGORA anime et rédige aussi pour la revue TCS. Elle s’intéresse tout particulièrement à la biodiversité des agroécosystèmes.

Pensez aux busards

JPEG - 180.6 koLe printemps arrive et avec lui, les premiers oiseaux migrateurs. Parmi eux, un rapace retient particulièrement notre attention, le busard.
Il existe 3 espèces de busards en France : le busard cendré, le busard Saint-Martin et le busard des roseaux. Les trois sont de grands consommateurs de rongeurs et ils font l’objet depuis de nombreuses années d’un programme de protection national.
Le cendré est sans doute celui qui nous interpelle le plus car son milieu de prédilection est la plaine céréalière. Ce grand oiseau élégant, dans les tons de gris et extrémités des ailes noires pour le mâle, en livrée brune pour la femelle, a pris la fâcheuse manie de nicher à l’intérieur même des céréales d’hiver. Or, chacun le sait, les moissons sont de plus en plus précoces et leur date n’a plus rien à voir avec ce qu’ont connu nos grands-parents et arrière grands-parents. Le problème est que cela va trop vite pour l’oiseau ; il n’a pas le temps de s’adapter. Résultat : énormément de poussins, à défaut de pouvoir voler, sont broyés dans les moissonneuses… Sauf que des âmes bienfaitrices sont là pour éviter les hécatombes. Chaque année, des bénévoles d’associations de protection de la faune, parcourent les campagnes, jumelles en bandoulière, afin de repérer les nids, à moins qu’ils ne soient directement contactés par les agriculteurs eux-mêmes. JPEG - 98.6 ko
Il est assez facile de repérer un nid. A partir du mois de mai, si vous voyez fréquemment un grand rapace planer au dessus de la même parcelle et plonger au sol toujours au même endroit, il y a de fortes chances pour qu’il ait établi son nid. Ne vous approchez pas, au risque de trop les perturber ; contactez directement les personnes compétentes (voir en fichier joint, la liste des coordinateurs busards). Ceux-ci vont tout prendre en charge. Si un nid est effectivement présent et avec votre accord, ils viendront le protéger juste avant la moisson. La protection du nid et des poussins consiste en une cage grillagée (fond de la cage y compris), maintenue ouverte au dessus (pour l’accès de la femelle). Autour de la cage, sont laissés quelques pieds de céréales pour protéger la nichée à la vue des éventuels prédateurs terrestres. Cela ne prend que quelques m² mais sauve bien des nichées !
Alors, quand sera venu le mois de mai, en plaine, ouvrez l’oeil ; on compte sur vous !
Le régime alimentaire du busard, peut, en cas de pullulation de campagnol des champs, comporter jusqu’à 80 % de ces petits mammifères… L’oiseau est aussi amateur d’insectes.
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