Dans le cadre d’un enquête pour le compte de TCS, je me suis procurée un ouvrage très intéressant intitulé : « Les Mycorhizes, la nouvelle révolution verte », de J. André Fortin, Christian Plenchette et Yves Piché. Cet ouvrage, édité en 2008, vous est peut-être et sans doute connu. A mes yeux, il est intéressant à deux points de vue. Le premier tient à ce que des chercheurs reconnus internationalement aient compris qu’il fallait quitter leur sacro sainte bulle scientifique pour transmettre, de manière simple et compréhensible, le fruit de leurs recherches aux personnes concernées, en l’occurrence, vous et moi. Le deuxième tient à la nature même du sujet : les mycorhizes. Je pense qu’on n’imagine pas bien encore à quel point ils sont importants dans nos agro-écosystèmes… Un futur dossier dans TCS s’impose…
Bref, dans cet ouvrage, je suis notamment tombée sur le schéma suivant, réalisé par un autre chercheur du nom de Robert Whittaker. J’aimerais ainsi vous faire partager ces quelques réflexions sur l’évolution…
Ce schéma simple explique les diverses relations qui existent lorsque deux organismes se retrouvent ensemble, dans le même habitat. La compétition est la relation primaire ou primitive, sans aucun bénéfice ni pour l’un, ni pour l’autre des deux organismes. C’est l’exemple de deux plantes qui, dans un même pot, entrent en compétition pour les mêmes éléments nutritifs. Elles finissent par se nuire mutuellement. Il s’agit d’une relation perdant/perdant. Mais au cours de l’évolution des espèces, cette forme de relation a évolué avec un bénéfice naissant de cette relation mais seulement pour l’un des deux partenaires ; histoire de sortir de l’impasse de la compétition. C’est ce qui est noté, dans le schéma, amensalisme ou antibiose. C’est l’exemple de plantes ou d’animaux émettant des substances allélopathiques ou antibiotiques, toxiques pour leur voisin. C’est aussi le cas d’une plante faisant de l’ombre à sa voisine…Cette nouvelle forme de relation évolue ensuite vers plus d’agressivité avec la prédation et le parasitisme : il y a, alors, une « volonté » d’éliminer l’autre ! Comme l’indique l’auteur, à la limite, le parasitisme est comme un cul-de-sac puisque le parasite élimine son propre hôte !
Il arrive néanmoins que certains organismes réussissent à cohabiter ensemble, sans agression envers leur « associé ». On parle alors de commensalisme. C’est l’exemple du héron garde-bœufs qui se nourrit sur le dos des bovins…Et au sommet de l’évolution des relations, on arrive à la symbiose, où les deux acteurs retirent de réels bénéfices de leur association. Parfois même, ils ne peuvent plus se passer l’un de l’autre. C’est l’exemple de la symbiose mycorhizienne…
Ainsi et pour conclure ce petit cours d’évolution, toujours selon l’auteur, R. Whittaker, la prédation et le parasitisme sont « nés » pour échapper à la compétition mais le summum de l’évolution revient à la symbiose mutualiste.