Lundi 15 septembre 2014
Cécile Waligora

Biologiste, écologue et agronome de formation, Cécile WALIGORA anime et rédige aussi pour la revue TCS. Elle s’intéresse tout particulièrement à la biodiversité des agroécosystèmes.

Gens des villes et gens des champs

JPEG - 206.8 koEn parallèle de mes activités rédactionnelles, j’ai l’occasion d’accueillir régulièrement des vacanciers. Tous les profils et professions sont représentés : ouvriers, cadres, ruraux, citadins, cavaliers (souvent), sportifs, oisifs, français et étrangers. Nous avons donc des tas de conversations, de réflexions mais aussi de questionnements possibles ! Mais là, on ne m’avait pas encore posé cette question-là… Méritant, du coup, un carnet ! Un couple de citadins (des vrais !) accompagnés de leurs deux jeunes enfants me soumettent ainsi cette question (nous sommes début août) : « à quoi servent les bâtons plantés dans certains champs ? On dirait du plastique. » Hum… des bâtons en plastique ? J’avoue que j’ai mis quelques secondes à identifier ce à quoi ils pensaient et le petit garçon d’insister : « mais si, et des fois ils sont plus petits ! » Et la maman : « un peu comme une planche de fakir… » OK……….. Je vois enfin ce qui les interpelle et j’avoue que j’ai dû faire pas mal d’effort pour garder contenance devant tant de… « d’ignorance »…………… Ces fameux bâtons en plastique sont en fait les cannes de colza ou les chaumes de blé laissés bien droits après récolte… Je leur explique et je me dis qu’au moins, un petit aspect de l’agriculture ne leur échappera plus !

Avec un peu de recul, je trouve que cette anecdote ne peut pas laisser indifférent. Cela me conforte en tous cas de l’énorme fossé qui se creuse entre « les gens des villes » et « les gens des champs ». De plus en plus de citadins s’éloignent de la nature. Beaucoup se disent pourtant défendre ou protéger tel ou tel aspect de l’environnement mais, malheureusement, beaucoup restent ignorants. Et l’ignorance entraîne beaucoup de choses : incompréhension entre les deux « clans », mais aussi, parfois, un désintérêt, voire une crainte. Restons néanmoins optimiste ! A partir du moment où on prend le temps d’expliquer, d’argumenter, tout va, en général, nettement mieux…