Philippe Pastoureau

Éleveur dans la Sarthe et ACiste reconnu, Philippe PASTOUREAU multiplie les essais, toujours à la recherche d’amélioration. Rédacteur de longue date sur A2C, il relate ses expériences : un véritable appui technique et un vrai régal à lire !

Faites vos jeux...

JPEG - 56.7 ko Et oui, ça monte, ça monte, ça monte jusqu’à quand ???
Ceci n’est pas la courbe de température qui bat actuellement des records, mais bel et bien la courbe du cours du blé !!!

- Petit calcul de coin de table :
incidence sur une ferme de 100 ha :
100 ha * 7 t/ha = 700 t de blé à vendre.
J’ai une variation de 30 € tonne en 2 mois, ce qui me donne une variable de mon revenu de :

700 € * 30 € = 21 000 € ou 210 €/ha.

La variation du cours en 2 mois dépasse bien souvent le revenu que peut espérer un agriculteur, il est plus que temps de s’organiser pour ne pas brader sa récolte.

- Si maintenant je me place dans la situation d’un éleveur, qui transforme 100 ha et qui ne vend que de la viande ou du lait.
Dans ce cas de figure, la variable est la même, mais à l’inverse.

Alors certes, vu comme cela il faut mieux être céréalier, sauf que la fiscalité va vous rattraper et quand les cours auront replongé, il faudra sortir la trésorerie pour payer l’état.

- Ce jeu est très très marrant, on pourrait en rire mais c’est devenu le quotidien de toutes les fermes.
Je ne suis pas en train de dire qu’il faut réguler les cours, c’est impossible. Par contre, je vous invite à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, cela vous évitera de l’avoir sur le dos...
Au pire, si les cours devaient continuer à monter, marquer peut être des récoltes futures.
- Je ne suis surtout pas un spécialiste, juste pragmatique. Quand à l’éleveur, l’autonomie prend toute son importance dans ces périodes de fluctuation, et demain nous devrons probablement vendre la vache avant de l’avoir fait naitre, pour être sûr d’en tirer un prix rémunérateur...