Philippe Pastoureau

Éleveur dans la Sarthe et ACiste reconnu, Philippe PASTOUREAU multiplie les essais, toujours à la recherche d’amélioration. Rédacteur de longue date sur A2C, il relate ses expériences : un véritable appui technique et un vrai régal à lire !

Ai-je besoin d’un moniteur ???

Il y a quelques semaines, j’ai eu le privilège de faire partie d’une petite délégation d’agricoolteurs ( on appelle agricoolteur des agris qui participent à un forum nommé "Agricool") qui se sont retrouvé pour un séminaire dans les Vosges. Ces 2 ou 3 jours passé auprès de personnes que je ne connaissais que derrière un clavier m’ont beaucoup appris, bien au delà de mes espérances...
Tout d’abord, la photo de ces traces dans la poudreuse m’a fait craquer, j’ai la chance d’aller régulièrement au ski mais n’étant pas natif de la montagne, les cours que j’ai pris dans ma jeunesse me permettent seulement de skier sur des pistes damées, et non dans la poudreuse comme sur la photo. Je rêvais de faire de jolies traces sur cette neige vierge, mais pour un amateur comme moi c’était mission impossible. Tous mes repères de pistes damées ne valent rien dans la poudreuse, et je m’étais résigné à laisser cela pour les autres. Cependant, l’initiateur de ce séminaire n’est autre qu’un pionnier du Strip till, il est pluri-actif et tombe son bleu de travail pour revêtir la tenue officielle des moniteurs de ski l’hiver. J’ai donc sauté sur l’occasion d’aller à la rencontre d’un agri pour qui j’ai entièrement confiance, persuadé à l’avance que l’apprentissage de la poudreuse avec lui ne pouvait être que du bonheur.

- Nous nous sommes donc retrouvé 2 ou 3 skieurs en haut d’une magnifique piste non damée, vierge de toutes traces. Philippe notre moniteur était ravi de voir cette piste bosselée s’offrir à nous, alors que moi et Christophe ( un copain) avions presque les genoux qui claquaient tellement cette sensation de vide nous faisait peur... Avec le recul, cela me fait penser à cette image que j’utilise souvent dans mes présentations, cette image où l’on voit quelqu’un assis au bout d’une falaise et qui ne sait plus quoi faire. Si on transpose cela dans le monde réel , c’est exactement la position d’un agriculteur qui décident d’abandonner le travail conventionnel mais qui bloque sur une difficulté. Il n’en mesure pas la taille, ceci lui fait peur et le force à reculer, puis abandonner petit à petit tout espoir d’évoluer...

Christophe a eut le courage de demander à Philippe comment on devait se jeter dans le vide afin de ne pas se faire trop mal, c’est vous dire l’assurance que nous avions. Philippe accompagné de Noël son fils furent surpris de nos questions, mais en grand professionnel ils nous ont expliqué tout simplement comment prendre des virages dans de la poudreuse. A la différence d’une piste damée, il faut beaucoup de douceur, garder son équilibre avant-arrière et ne pas avoir peur de pousser son corps dans le vide pour amorcer les virages ( ce qui n’est pas une réaction naturelle), et enchainer tout de suite un second virage afin de ne pas prendre trop de vitesse. Ouaah !!! c’est facile a dire, réussirons- nous !!!

- Philippe s’élance le premier, d’une élégance déconcertante et son fils enchaîne la trace s’en se poser de question, presque naturellement. Christophe me souhaite bonne chance, il est trop tard pour reculer et de toute façon, nous sommes venu pour progresser donc go, on positionne bien les lunettes de ski qui sont teintées et nous aident à sous-estimer le vide, et on se laisse capter par l’apesanteur. Yes, 1er virage presque réussi, un peu nerveux dans les muscles, on va essayer d’assouplir ceux-ci afin de mieux glisser, mieux épouser les formes de la piste et faire corps avec elle. Miracle, cela fonctionne, c’est presque plus facile que je le pensais, j’arrive a faire des virages alors que je ne vois pas mes ski enfouis sous la neige, quel bonheur... Je jette un oeil derrière pour voir si Christophe me suit et là, je ne sais pas ce qui s’est passé, j’ai senti un ski se décrocher et bardado, bonhomme de neige. Comme me l’avais dit Philippe, il n’y a aucun risque dans la poudreuse, on ne peut pas se faire mal.
- Moralité de cette descente, quand on évolue vers quelque chose que l’on ne maitrise pas, il faut bien écouter son moniteur et rester concentré en permanence, le moindre écart d’attention se paie cach. Finalement, Christophe et moi avons remonté plusieurs fois cette piste qui est presque devenu pour nous la seule qui avait un intérêt, alors que la majorité des skieurs de la station restait sur le classique, et passait a coté de ce pure bonheur que nous offre la nature ( les pistes damés sont une invention de l’homme).
- Retrouve t-on ces mêmes comportements dans la vie de tous les jours ???
L’apprentissage de cette descente dans la poudreuse est pour moi comme mon 1er semis sur du vert, sur plein de résidus pour protéger mon sol. J’ai été émerveillé de voir comment Noël, le fils de Philippe skiait bien, on voit tout de suite qu’il accompagne souvent son Papa et s’en avoir passé de diplôme de moniteur, il skie parfaitement et lui aussi sait nous rassurer et nous faire progresser. Cela me fait dire qu’en Agriculture de Conservation, nous avons sans doute besoin de modèle pour que cette technique se généralise, il faut apprendre les règles de base, puis les mettre en oeuvre rapidement s’en trop réfléchir, sans quoi l’instinct naturel reprend le dessus ( on peut espérer que la génération qui nous suit se posera moins de questions, à l’image de Noël qui copie son Papa). Les échanges que m’a apporté ce séminaire furent très riches, j’ai tout d’abord été surpris par le pourcentage d’agricoolteur présents qui n’étaient pas issu du monde agricole, ou qui avaient exercé une autre profession avant de s’installer ( ou qui sont pluri-actif ). Cela me fait dire qu’il est très, très très dur pour un fils d’agriculteur qui s’installe tout de suite après ces études de modifier le système d’exploitation qu’il a toujours vu chez ses parents.
- C’est dramatique, est-ce qu’il faut inciter les installations hors cadre familial pour dynamiser nos exploitations ??? Est ce qu’un jeune agriculteur qui a bossé à gauche ou à droite pendant une dizaine d’année avant de s’installer aura plus de capacité à s’adapter aux contraintes futures ??? Je n’ai pas la réponse à ces questions, mais nous avions à ce séminaire des personnes très actives qui se sont fixées des objectifs sur leurs fermes, en général très novateurs et sans concertations avec le voisinage.....

bilan de mes cours de décompactage de cerveau

Depuis 5 ou 6 ans maintenant, nous recevons des groupes d’agriculteurs qui suivent des formations sur l’AC, et ils terminent souvent dans nos champs avec au préalable un dernier petit coup de décompactage. Il y a 1 semaine, Virginie qui anime plusieurs groupes d’agriculteurs sur le département voisin m’a invité a participer à une réunion de concertation entre tous les groupes qui étaient venu me visiter, afin de voir le parcours effectué, les problèmes rencontrés mais aussi les bonnes surprises, s’il y a ???
Une vingtaine d’agriculteurs avaient répondu à l’invitation, et 4 ou 5 nous ont fait une présentation des changements opérés sur leur ferme. Je vous livre les notes que j’ai prises.

Observer son sol, puis réfléchir à plusieurs de Luc.
- Luc nous explique qu’il travaille avec un petit groupe de voisins, ils partagent le matériel, font les formations ensemble et se rassurent beaucoup dans les innovations qu’ils mettent en place chez eux. J’ai retenu de Luc cette phrase magnifique :
- " C’est les plantes qui font la structure, et non les machines."
Luc avoue être passé du raisonnement horizontal (travail mécanique) à vertical ( travail biologique), il ressent cependant le besoin d’être "bordé", "accompagné" et c’est pour l’instant son groupe de voisin qui le rassure. Etant éleveur, la transition du système conventionnel à l’AC demande beaucoup de réflexion afin de ne pas trop perturbé l’élevage. Après avoir réussi un superbe couvert de pois/phacélie/moutarde/vesce (couvert très mélifères), il a décidé de tenter un semis sur du vert. Luc avait auparavant demandé l’avis de ces voisins qui lui ont dit, "si c’était mon champ, je n’oserais pas mais si tu n’essaie pas, on ne saura jamais". Luc a affronter sa crainte du moment, et cela lui a ouvert la porte d’un monde méconnu a ses yeux, il n’hésite d’ailleurs pas à dire :
"Ce que je sais, c’est que je ne sais rien".

Le sol, un milieu vivant, une biodiversité à découvrir de Michel.

- Michel a réalisé les 3/4 de sa carrière d’agriculteur, et pourtant.... Une formation sur le rôle des vers de terre l’a perturbé, du jour au lendemain. Il a découvert qu’il y avait de la vie dans le sol, et cela lui a fait peur. A ce moment précis, Michel s’est rappelé que lorsqu’il était plus jeune, les vanneaux tournaient derrière la charrue pour engloutir les pauvres vers de terre livré en repas. Elle était belle cette image, et petit à petit les vanneaux ont disparus, s’en trop savoir pourquoi...
Cela fait mal lorsque ressurgit cette image, et que l’on vous explique pourquoi les vanneaux ne suivent plus les charrues. Du jour au lendemain vous prenez conscience des modifications que vous avez apporté au paysage et au milieu.
Michel adore semer des couverts car il trouve que cela nourrit bien son sol, cela allège aussi la terre qui devient plus facile a travailler .

Réfléchir à une nouvelle rotation, et la mettre en oeuvre de Claude.

- Claude a abandonner le labour en 1997 et il s’est amusé à regarder l’évolution des pratiques depuis des décennies.
En 1970, il fallait 25 cv sur une herse de 2 m., aujourd’hui nous en avons 150 sur un outil de 5 m !!!
Quel est l’impact de cette montée en puissance des tracteurs sur le sol ???
- Claude a l’impression que le progrès agricole plafonne, cela fait 10 ans que les rendements stagnent alors que les nouvelles technologies ne cessent de nous envahir, la sélection variétale progresse, l’utilisation de la chimie devient de plus en plus précise, les semoirs n’ont plus que le nom en commun avec ceux d’il y a 40 ans, et pourtant, ............ , nos rendements ne progressent plus.
Tout cela fait dire à Claude, "qu’est ce qui peut être utile à mon sol ?", voilà maintenant la question qui oriente les choix de la ferme. Claude est lui aussi éleveur, c’est très compliqué pour lui de changer sa rotation car quasiment toutes les récoltes sont auto-consommées, malgré cela, il a réussi a planifier son assolement jusqu’en 2025 d’une façon très simple sur un petit tableur. Bien sûr cela reste modifiable, mais les grandes lignes sont tracées (Luzerne 3 ans / Orge ou Blé / Maïs / Maïs / Fèverole / Blé).

Des couverts végétaux toujours plus diversifiés et la mise en oeuvre du strip till de Laurent.
- Laurent a trouvé une partie des réponses a ces questions via le réseau BASE. Pour le choix de ces couverts, il n’hésite pas à dire que chaque culture doit avoir son couvert, voici ce que j’ai retenu :
Maïs ==> couvert de légumineuse + crucifère
Céréale ==> couvert de légumineuse + crucifère+ sarrasin + phacélie.
Colza ==> plante compagne de lentilles + fèveroles + vesce.
Tournesol => couvert de légumineuse + phacélie
Dans le choix des couverts, Laurent privilégie les plantes gélives, il avoue que "c’est en faisant qu’on apprend".
Laurent est lui aussi un pionnier du Strip till, cet outil est pour lui un outil de transition pour aller vers l’AC. Cela lui permet de réchauffer les futures lignes de semis afin d’avoir cette petite poussière qui suit le semoir. Le ST lui permet également d’apporter une fertilisation localisé. Cependant, la bêche rentre toujours dans le champs avant le tracteur, c’est elle qui permet de savoir si oui ou non la structure est bonne, car pour Laurent le ST n’est qu’une machine, qui fonctionne bien sur des champs en bonne santé, mais qui ne fait pas de miracle. Encore une fois, les observations de Laurent et des autres agriculteurs sont unanimes pour dire que ce sont les racines qui apportent la structure.

Changer de vision des choses, un réseau d’échange qui s’agrandit et ...en route pour le SD de Denis.
- Denis aime travailler en groupe et ne s’imagine pas du tout aller seul vers l’AC. Mais emmener un groupe est difficile, il faut rassurer, informer, persuader afin que le groupe investisse dans du matériel adapté. Cela fut difficile pour Denis au départ il y a 3 ans, mais le groupe a suivi et le 1er semoir de TCS a vite été débordé puisque tout le monde trouvait que cela allait bien. La cuma l’a donc revendu pour en acquérir un plus large, il y avait donc plus d’hectare d’engagé et la pression sur le calendrier de travaux s’est fait un peu ressentir, jusqu’à l’automne 2012 très humide qui a fait que 9 agriculteurs sur les 11 engagés ont ressorti les charrues ou l’artillerie lourde. Sentiment de demi-échec pour Denis, qui a toutefois tirer des enseignements de cette saison humide. Il est clair que la météo a permis de faire un tri entre les agriculteurs "opportunistes" et ceux qui apportent une attention à leur sol (Denis ne fait pas de jugement sur le choix de chacun, il constate simplement). Denis nous expliquait qu’il a semé du blé sur des repousses de colza. Seul le tour de la parcelle avait été traité au glypho 10 jours avant. Dans ce champs, le semoir marchait à merveille sur la végétation verte, alors que là ou le colza était grillé, cela collait beaucoup plus. Ceci n’est que le 1er enseignement, les limaces sur la partie traitée auront nécessité 2 passages de bonbons, alors qu’il n’y a pas d’attaque au milieu de la parcelle puisque les limaces se concentrent sur les résidus encore vert de colzas ( le glypho a été fait après semis sur le centre de la parcelle).
Denis est donc convaincu qu’il touche du bout des doigts le bonheur, mais les compromis qu’il doit avoir avec ces nombreux voisins le mettent dans la position CEDC. Suite a cette position difficile que vit Denis, il a pris son bâton de pèlerin, sa voiture et est allez à la rencontre d’autres agriculteurs, via le réseau BASE ou Agricool afin de trouver les réponses à ces questions.

- Pour conclure sur cette journée, un Mr dont j’ai oublié le prénom mais que je surnommerais Paul pour l’occasion a pris la parole. Quand je l’ai vu se lever pour parler, j’étais très inquiet car j’avais bien reconnu le costaud gaillard qui était venu me voir il y a 4 ou 5 ans. Paul a commencé par dire que je lui avais fracassé le crane, que je mettais amusé à le remettre en cause sur ces pratiques, avant de me dire merci pour cela ( ouf ).
Paul a donc passé une très mauvaise journée en venant chez moi, je m’en doutais un peu car j’avais rencontré le matin un Paul sûr de lui, fier de son entreprise mais qui venait à ma rencontre car il avait quelques petits problèmes de brome dans ces champs et il venait chercher une réponse. Il n’est reparti qu’avec des questions, et il en avait pleins la tête car je le vois encore me dire au revoir, je voyais bien qu’il avait passé une mauvaise journée, cela fait drôle de voir un Mr à la carrure d’un rugbyman se tenir la tête tellement cela tourne à l’intérieur, j’y étais peut être allé un peu fort en lui disant que personne n’était venu semer du brome chez lui, mais que ces pratiques en étaient responsable.
J’ai donc retrouver un Paul en pleine forme, mais qui vient seulement de marquer son 1er essai !!!!!! Paul s’est replongé dans ses vieux bouquins d’agronomies, les bons vieux Soltner et il a retrouvé tous les fondamentaux que je lui ai prodigué en vain sur une journée, il a digéré petit à petit tout cela mais avec son entreprise de travaux agricoles, la demande de ces clients est assez loin de la protection des sols. Paul a donc continué en partie le travail intensif sur l’ETA, mais a remit en cause sa rotation sur sa ferme et bizarrement, le brome a disparu....
Comme nous tous, Paul a mal dormit en Octobre dernier, toutes ces nuits étaient perturbés par le bruit des gouttes sur les velux, "on ne sèmera pas encore aujourd’hui, disait-il à sa femme....". Comme les malheurs n’arrivent jamais seul, le boitier de sa herse a rendu l’âme, déprimant encore plus notre pauvre Paul. En bon gestionnaire, Paul a commencé a compter le nombre de jour potentiel qui lui restait pour semer les blés, la calculette a chauffé, elle annonce 50 ha par jour... Paul, comme je vous l’ai d’écrit n’est pas la moitié d’un branleur, il a tourné sa tête à 360° pour trouver sous son hangar l’outil capable de semer de telle surface en si peu de temps. Et là, bingo, il voit son déchaumeur rapide, son semoir à engrais et il se rappelle de mes pratiques !!! Ni une ni deux, voici notre Paul qui s’élance pour semer du blé à la volée à travers les champs de tournesol ou maïs à peine récolté, et son ouvrier le suit de près avec le déchaumeur, personne ne regarde le boulot derrière, pas le temps et puis de toute façon ça fonctionne comme ça chez Pastoureau, pourquoi cela n’irais pas chez moi...
- Je rigole aujourd’hui de voir ce brave Paul contraint de semer sous couverts à cause de la météo. La panne de la herse + la pluie incessante l’ont poussé a modifier ses pratiques, le phénomène déclencheur est là. Mais notre Paul nous réserve encore des surprises, à écouter le récit de Denis avec ces limaces, il nous fait remarquer que dans ces champs, il n’y a bizarrement pas d’attaques de limaces alors que ces voisins, laboureurs ou pas ont tous balancé des bonbons à tour de bras. Il vient de comprendre que les résidus laissés sur le sol sont sans doute l’explication de cette protection naturelle.

- Retrouvez les présentations des agriculteurs sur ce PdF.

- Après avoir écouter tous ces avis, j’ai l’impression de voir tous ces agriculteurs comme moi en haut de la piste de poudreuse, face à l’inconnu. Je comprends parfaitement que beaucoup hésitent à changer de pratique, imaginez 5 mns... Positionner ces 20 agriculteurs en haut de la piste, face au vide. Ils ont devant leurs yeux quelque chose qu’ils vont devoir affronter, ils sont presque près, ils ont fait une formation (en salle), ils ont bossés le sujet, ils ont été voir un moniteur il y a quelques années, et aujourd’hui, ils sont seuls face au vide, avec d’un coté les voisins qui les regardent, et de l’autre les instituts qui observent par dessus la haie...

- Certains vont dire que j’ironise, l’image est à mes yeux bien réelle.
Je dit souvent qu’un agriculteur croit ce qu’il voit, mais il oublie vite aussi. Voilà pourquoi je pense que si on veut voir se développer l’AC dans nos campagnes, il nous faut des modèles visibles et visitables en permanence, avec si possible des mesures de soutien de la part de la société.
Il existe déjà pas mal d’infos sur le sujet, vous avez à votre disposition une trousse à outils sur le site A2C, des DVD en vente ou en streaming sur le site agrovidéo, ou des albums photos sur Google comme celui d’Hervé.

Je vous met un lien vers un site Suisse qui vient de mettre en place un programme SolAirEau, ce soutien de l’état Suisse envers les agriculteurs est un message fort, avec des contraintes limitées puisqu’on peut n’engager qu’une partie de la ferme s’en obligation de durée. Cette aide a l’hectare permet également de ne pas trop investir, un agriculteur qui travaille seul et veut essayer de supprimer le labour peut par exemple appeler Laurent pour semer au Strip till ou Paul pour semer sous couverts, il décidera ensuite de ce qui lui convient le mieux. Cette aide est conditionnée à une obligation de formation, et même si peu d’agriculteurs s’engagent la dedans, on peut imaginer que cela donnera des exemples qu’il suffira de copier s’ils fonctionnent .

- Bref, tout est discutable, mais on ne peut pas demander aux agriculteurs de modifier leurs pratiques sans leur montrer la ou les traces à suivre...
Certaines traces existent déjà, merci à ceux qui les font, merci également aux techniciens qui encouragent les agriculteurs à innover.

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