A la ferme de la Sarte, simplification rime avec semis direct et couverts permanents !

Géraud Dumont a plein de projets en tête. Il a encore de long jours à passer sur sa ferme. Il n’a que 30 ans. Son père, visionnaire éclairé, lui passe doucement la main alors qu’ils sont en pleine transition vers le semis direct.

Géraud, l’agricooliste élite, celui qui prend ses vacances en sillonnant les réunions du réseau BASE, ce fan d’essais en tous genres, jamais avare de partager ce qu’il découvre. A son tour il va pouvoir maintenir ses deux passions, la ferme et l’agronomie, guidé par sa vision : minimiser son impact sur le sol et l’environnement. Reportage en Belgique, à Grez-Doiceau, à la ferme de la Sarte.

Atterrissage

Située en plein cœur du Brabant-wallon, à 40 kilomètres au Sud-Est de Bruxelles, la ferme familiale des Dumont de Chassart et ses 170 hectares sont assis sur un sol sablo-limoneux à tendance séchante (type AbA sur la carte pédologique des sols). Les terres relativement fragiles peuvent compter sur la protection de l’agriculture de conservation des sols pratiquée depuis plus de vingt-cinq ans sur la ferme. Les problèmes de battance ont complètement été supprimés, de même que l’érosion et ses dégâts collatéraux (coulées de boues) avec l’arrêt du labour.
Géraud Dumont de Chassart seconde, pour ne pas dire « remplace doucement mais sûrement », son père. « Je n’ai jamais connu la charrue sur la ferme. Mon père a commencé à arrêter le labour progressivement il y a 25 ans en commençant par les céréales. Suite à un hiver où il s’est retrouvé sans avoir jamais le temps de labourer, il a semé ses betteraves sans labour. » Son père avait d’autres activités professionnelles et la météo pluvieuse n’avait pas aidé non plus cette année-là. « Vu le gain de temps et l’économie de carburant, il y a pris goût, et depuis 2000 on n’a plus jamais ressorti la charrue ». Pour préparer le sol, son père utilise alors un décompacteur. Mais ce n’était finalement qu’une étape intermédiaire. Aujourd’hui, plus de décompactage, ce sont les couverts végétaux et les vers de terre qui se chargent d’assurer au sol une bonne structure.

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Crédits : Arnaud Ghys

Une transition douce vers le semis direct

Géraud avait à peine cinq ans quand son père a arrêté de labourer. « En remplacement de la charrue, mon père avait fait fabriquer son propre décompacteur par un constructeur local. Il ressemblait un peu au Terrano de chez Horsch. Avec le recul je me rends compte que notre évolution a souvent été permise grâce à la collaboration avec des personnes qui avaient d’autres compétences à nous partager. Sans la contribution d’un constructeur local, on ne se serait pas lancé. Les premières dents étaient munies d’ailettes pour soulever le sol. Mais ça lissait le sol en profondeur. On a supprimé les éléments perpendiculaires à la dent puis on a installé des dents queues de cochon avec une pointe de 40 millimètres, espacées de 30 centimètres. La dent ressemblait à celle d’Actisol, on fissurait le sol. Puis on a encore simplifié le travail du sol ».
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Collaborer et augmenter en polyvalence

Acheter des machines en commun c’est idéal pour partager les coûts, mais c’est loin d’être évident. Il faut s’entendre sur le moment d’utilisation, sur le transport de la machine d’une ferme à l’autre et sur la répartition des coûts (achat, entretien et réparations). La philosophie de Géraud est pragmatique et simple : « on achète en commun les machines qui sont un plus pour la ferme, il faut qu’on ne soit pas handicapé si on ne l’a pas ». Et pour le partage des coûts, la formule simple est une répartition en fonction de la superficie des fermes et pas un calcul d’apothicaire en fonction des heures d’utilisation de chacun.
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D’une rotation variée et évolutive …

Géraud n’a pas attendu d’être maître à bord pour modifier la rotation de la ferme. « La rotation a beaucoup évolué ces deux dernières années. Il y a deux ans on a arrêté la betterave et cette année on arrête le lin car les marchés ne sont pas bons. On réduit aussi les pommes de terre. On s’oriente davantage sur les céréales et sur le colza. Le colza on l’associe systématiquement à des légumineuses. Le fait d’implanter systématiquement des couverts permet une grande flexibilité et de s’adapter aux conditions météorologiques, aux marchés, de conserver un couvert pour en faire des graines ».
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… aux couverts permanents

Ce qui a titillé nos oreilles de journaliste, ce sont les expérimentations menées de son chef par Géraud sur sa ferme en matière de couverts permanents. Au fil des saisons on peut suivre les photos de ses champs et les brefs commentaires qu’il poste sur Twitter (@geraud_dumont).

« Avec Greenotec, on a expérimenté différentes techniques de sous-semis de légumineuses en grandes cultures et on a observé les principaux avantages agronomiques. On s’est intéressés principalement aux couverts pérennes (trèfle blanc, lotier, luzerne) implantés dans le colza, l’orge ou l’avoine de printemps, le maïs. J’ai testé différents outils pour l’implantations et testé diverses associations de légumineuses.
On a compté les vers de terre, les adventices et mesuré les rendements. J’ai commencé les essais il y a trois ans et j’ai donc maintenant un tout petit peu de recul par rapport à leur gestion et une meilleure analyse des problèmes rencontrés ».
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Partenariat céréalier-éleveur ovin

Géraud fait brouter ses couverts par des moutons appartenant à un éleveur.
Les partenariats sont actuellement encadrés par deux projets de recherche (DiverIMPACTS et SERV’EAU) impliquant le Collège des Producteurs, le Centre de Recherche Agronomique Wallon, l’Université Catholique de Louvain et bien sûr des éleveurs et des céréaliers sélectionnés sur base volontaire.
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Les conseils de Géraud

Géraud termine par quelques conseils pour ceux qui souhaiteraient se lancer.

Cet article ne comprend que des extraits de l’article complet publié dans le magazine TCS n°112. Vous pouvez le télécharger gratuitement ci-dessous (pensez à vous abonner, 61 € par an ;-).

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