Jeudi 15 décembre 2011
Matthieu Archambeaud

Après avoir rejoint F. THOMAS dès 2003 et mis en place le site agriculture-de-conservation.com, M. ARCHAMBEAUD a été l’un des initiateurs d’Icosystème, plate-forme d’apprentissage en ligne dédiée à l’agroécologie, l’agroforesterie et l’agriculture de Conservation qu’il anime aujourd’hui.

Pailles noires et pailles blanches

Pailles ramassées dans une parcelle avec un couvert d’interculture : à gauche, pailles noircies, éventuel refuge à maladies, et à droite pailles en décomposition recouvertes de mycélium blanc.

La digestion rapide des pailles par l’activité biologique du sol est un sujet crucial en SD et TCS puisqu’elles sont souvent une gêne pour les semoirs. De plus, la lignine, dont elles sont essentiellement composées, ne peut être attaquée que par les champignons qui sont les premiers acteurs de la transformation des pailles en matière organique.
En dehors du problème que pose l’emploi de fongicides sur les cultures, la flore fongique impliquée et l’équilibre entre le carbone et l’azote sont les facteurs essentiels :
- La présence de "pourriture" blanche sur les pailles est un signe de bonne dégradation de celles-ci, alors que le noircissement excessif des pailles indique plutôt qu’elles servent de refuge à des maladies fongiques ;
- La proximité des pailles blanches dans le voisinage des racines de légumineuses, de crucifères vertes ou de phacélie indique également le besoin en sucres simples et en azote des champignons pour dégrader correctement les pailles (dont le C/N est de 100, contre 10 pour celui du sol : pour dégrader 100 C de paille, il faut donc trouver 9 N).

bien entendu on trouve les deux types de pailles dans les parcelles, l’objectif étant de développer au maximum les champignons favorables : décomposition rapide des pailles sans travail du sol, matière organique de qualité, compétition vis-à-vis des champignons pathogènes, ...