Composter demande un peu de savoir-faire

Céline Veit et Christophe Barbot, l’Est agricole et viticole - 29 septembre 2011

Si en agriculture biologique, le compostage est courant, cette technique se développe également en agriculture conventionnelle.

Les effets bénéfiques du compostage sont nombreux :
- la matière organique évolue en humus stable et enrichit ainsi le taux de matière organique du sol
- les odeurs des effluents d’élevage sont limitées lors des épandages
- les volumes à traiter diminuent
- les effluents sont assainis vis-à-vis des pathogènes et les graines d’adventices sont inhibées.

La recherche des conditions idéales

Le compostage reproduit un phénomène naturel. Pour augmenter les vitesses de transformation, tout l’art du compostage consiste à reproduire les conditions idéales pour le mélange de départ, l’aération et l’arrosage.
Le rapport C/N Pour démarrer un compost, les produits contenant de l’azote (N) et ceux avec du carbone (C) sont mélangés. Les produits riches en azote sont généralement verts, mous et mouillés (ex : gazon, fumier peu pailleux, boues d’épuration, épluchures de légumes…) alors que ceux riches en carbone sont bruns, durs et secs (ex : branches broyées, pailles, feuilles mortes, écorces…). Le rapport C/N optimal se situe à 25-30.
L’aération Le compostage est un phénomène qui a besoin d’oxygène, contrairement aux fermentations ou à la méthanisation. Pour un apport d’air dans le tas de compost, il est recommandé de le mélanger, le retourner ou d’installer une aération forcée. On utilise pour cela, un épandeur en station fixe, un retourneur d’andain ou, sur une plateforme de compostage des logettes équipées d’un système de ventilation.
L’arrosage L’eau est le dernier élément à surveiller. Un test simple, dit test de la main, permet de mesurer le taux d’humidité. Lorsque le compost est trop humide, un mélange permet d’aérer le tas et peut être complété par l’ajout de produit sec (branchages par exemple). L’arrosage est parfois utile, lors de période de sécheresse.

Le travail acharné des habitants du compost

Un des premiers faits observés lors du compostage est l’augmentation de la température. Elle correspond au travail des micro-organismes qui dégradent les matières. De nombreuses espèces sont présentes ou se succèdent dans un compost. L’hygiénisation du produit est avérée avec un tas à 50° pendant trois semaines (ou 55° pendant deux semaines). Tout le travail de compostage est réalisé par ces organismes qui broient, consomment, digèrent le tas, et au final le transforment en terreau ou humus stable. Leurs conditions de vie doivent être optimales en apportant oxygène, eau et nutriments.

Un amendement organique intéressant pour les sols et les cultures

L’apport de compost augmente l’activité biologique des sols permettant un meilleur fonctionnement. La matière organique stable, qui se dégrade lentement, permet d’améliorer la structure des sols. Les agrégats sont plus nombreux, la rétention en eau est améliorée et le sol résiste mieux aux phénomènes de battance et d’érosion. Si vous vous posez des questions sur les sols, les matières organiques, venez donc sur le pétale “Préservation des ressources”, les 16-17-18 septembre sur les Terres à l’envers à Oberhausbergen.


Télécharger le document
(PDF - 1.3 Mo)