Mercredi 24 août 2011
Cécile Waligora

Biologiste, écologue et agronome de formation, Cécile WALIGORA anime et rédige aussi pour la revue TCS. Elle s’intéresse tout particulièrement à la biodiversité des agroécosystèmes.

Les carabes ne sont pas seulement prédateurs de limaces…

Une récente publication scientifique, issue de la collaboration entre l’Inra et le BBSRC (Biotechnology and Biological Sciences Research Council) au Royaume-Uni, met en avant la famille des carabes comme régulateurs de…mauvaises herbes… Qui l’eu cru ? Les limaces oui, mais les adventices…Dans la très grande famille des carabes, il n’existe pas seulement des prédateurs de limaces mais aussi des carabes phytophages. Les deux équipes ont ainsi analysé les données de 257 parcelles agricoles implantées en maïs, betterave, colza d’hiver ou de printemps. Ces parcelles étaient réparties sur l’ensemble du territoire britannique. L’idée de l’étude était de comprendre le lien existant entre le stock semencier d’adventices évoluant d’une année sur l’autre et les populations de carabes. L’analyse de ces données affirment que plus il y a de graines présentes en surface du sol (c’est-à-dire juste après être tombées des plantes), plus il y a de carabes dans la parcelle. Ainsi, les chercheurs en conclu que ces carabes sont d’indéniables auxiliaires également à ce niveau-là, en prélevant une part non négligeable de graines d’adventices présentes à la surface du sol. Ces graines « prédatées » ne germeront pas. Par ailleurs, l’étude explique que ce phénomène de régulation naturelle est d’autant plus présent que nous sommes dans une situation de non labour et que l’apport de pesticides sur les parcelles est modéré. Les équipes de chercheurs insistent également sur l’importance de préserver ou de réimplanter les biotopes de bords de champs, propices au maintien de populations de carabes sur place. On n’a pas fini de découvrir les innombrables facettes naturelles des agro-écosystèmes. Louons ce genre d’études car comprendre les interactions entre les différents acteurs évoluant au sein de nos parcelles agricoles, ne peut qu’aider à mieux les préserver et les entretenir.