Samedi 26 juin 2010
Guillaume Bodovillé

Passionné d’agronomie, je contribue au site agriculture-de-conservation.com et au magazine TCS. Je m’intéresse aux pratiques agricoles innovantes permettant la conservation du sol et l’amélioration de sa fertilité.

Faut-il fertiliser les couverts ?

Guillaume Bodovillé

Les agriculteurs pratiquant une agriculture de conservation des sols se posent de plus en plus fréquemment la question de savoir s’il serait opportun de fertiliser les couverts.

Cette question peut surprendre au premier abord. Les couverts, devant jouer entre autres un rôle de piège à nitrate, représentent en effet déjà un investissement non négligeable alors que les bénéfices agronomiques ne sont pas toujours perceptibles et se produisent surtout à long terme.

La chambre d’agriculture de la Mayenne a réalisé un essai de fertilisation de couverts (moutarde seule, ray grass d’Italie seul, et mélange avoine diploïde - phacélie) lors de l’interculture 2008/2009.
L’évolution des reliquats a été suivi de la récolte du blé à l’implantation du maïs avec trois objectifs :
- Évaluer la mobilisation d’azote par les couverts,
- Évaluer l’incidence « environnementale » d’un apport d’azote,
- Évaluer la libération d’azote par les couverts pour le maïs.

Cet essai montre que le fait d’apporter de l’azote à l’implantation des couverts ne se traduit pas forcément par une augmentation du risque de lessivage, mais également que l’azote peut être un facteur limitant au développement du couvert.

Après la destruction des couverts par le gel, le relargage d’azote bénéfie au maïs. Dans cet essai, la totalité de l’azote (reliquat post-récolte du blé et fertilisation du couvert) sont disponibles au semis du maïs.

La couverture du sol et la biomasse sont favorisées par la fertilisation, ce qui doit renforcer le pouvoir concurrentiel du couvert face aux adventices et permettre en conséquence une économie de désherbage, mais il n’y a semble-t-il pas eu de comptages d’adventices dans cet essai.


Les posters présentés le 8 Juin dernier et les commentaires associés peuvent être téléchargés à partir du site internet la chambre d’agriculture de la Mayenne (ou en cliquant sur les images ci-dessus).

Ces résultats restent à conforter par d’autres mesures dans d’autres situations. Merci à la chambre d’agriculture de la Mayenne.