Vendredi 11 décembre 2009
Frédéric Thomas

Après des séjours aux États-Unis et en Australie, Frédéric THOMAS débute son activité de conseil de terrain et, en 1999, il crée la revue TCS. Il s’appuie aussi sur sa ferme, en Sologne, des terres sableuses hydromorphes à faible potentiel, où il met en œuvre l’AC avec réussite. Il est aujourd’hui l’un des acteurs majeurs du développement de l’AC en France.

Chantier de labour dans le bassin parisien

Un peu de maths pour se donner bonne conscience et considérer les économies que vous êtes en train de faire en lisant ce « post » plutôt qu’en écoutant les « Grosses têtes » dans votre cabine tout confort cet hiver :

- Voici un tracteur 500 CV avec 13 corps de charrue ;
- Prenons une utilisation de seulement 70% de la puissance, cela ne fait plus que 350 CV utilisés (500 CV x 0,7 = 350 CV) ;
- Sachant qu’un CV consomme en moyenne 280 g/CV/h, notre tracteur brûle la bagatelle de 122 L/h (0,280 kg x 350 CV / 0,8 (densité gazole) = 122 L/h) ;
- Notre bel attelage doit être capable de labourer environ 2,7 ha/h (35 cm x 13 versoirs x 6 km/h = 2,7 ha/h) ;
- Enfin, cela représente une consommation moyenne de 45 L/ha (122 L/h / 2,7 ha/h = 45 L/ha) et donc un coût à valeur du carburant actuelle d’environ 22,5 €/ha minimum ou 45 €/ha valeur juillet 2008 ;
- Puisque nous sommes à la veille des négociation de Copenhague cette consommation d’énergie représente également 117 kg de C02/ha (45 L/ha x 2,6 kg de CO2 émis par L de gazole) ;

Cette émission directe représente cependant une misère en matière de réchauffement climatique en comparaison du carbone émit par la minéralisation de la matière organique occasionnée par le travail du sol : une étude présentée par Don Reicosky, chercheur de l’USDA, a montré que la perte de CO2 sur 24h pouvait représenter 2 290 kg/ha pour un labour à 28 cm !

Bien entendu ce calcul ne tient nullement compte du temps de manœuvre et de transport qui vont faire largement augmenter la facture à l’hectare réellement travaillé, ni le coût du matériel qui est largement supérieur dans ce cas de figure au gasoil consommé. Vu sous cet angle, économiser du temps et de la main d’œuvre représente un coût alors que sous l’angle de l’agriculture de conservation économiser du temps et de la main débouche de fait sur d’autres économies et entre des économies de fuel et de mécanisation substantielles.