Simplification du travail du sol

Matthieu Archambeaud, octobre 2008

Assurer une production compétitive et durable en respectant l’environnement
En France, de plus en plus d’agriculteurs abandonnent partiellement ou totalement le labour, le plus souvent pour des raisons économiques (réduction de 20% à 40% des coûts de mécanisation). Cependant, la réduction du travail du sol ne s’improvise pas, et demande réflexion, observation et adaptation. L’Agriculture de Conservation n’est pas une " recette " mais repose sur une combinaison des trois principes fondamentaux que sont la réduction du travail du sol, la couverture permanente et l’élaboration de rotations plus longues et plus diversifiées : chaque agriculteur adapte son système en fonction de son milieu et de ses objectifs.
Une prairie naturelle ou une forêt fonctionnent de manière autonome : le travail du sol est inutile dans un écosystème stable. En imitant la nature, l’Agriculture de Conservation permet de protéger l’environnement tout en réduisant les coûts de production :
Améliorer l’infiltration de l’eau dans les parcelles, c’est garantir sa réserve utile et conserver les éléments (éléments nutritifs, pesticides, particules de sol…). C’est par conséquent réduire les intrants et réduire les phénomènes d’érosion, de ruissellement qui conduisent à des pollutions, des dégradation d’infrastructure et d’inondation.

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La réduction du travail du sol et l’installation de couverts végétaux permettent de réduire la consommation d’humus et d’accélérer sa synthèse : en séquestrant le carbone, on améliore les propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols, tout en participant à la réduction de l’effet de serre. Les rendements sont comparables à ceux observés en agriculture conventionnelle, et dans les systèmes évolués sont même supérieurs. En fonction des conditions et des objectifs il est possible de récolter une culture dérobée ou d’assurer un complément de fourrage pour le bétail.

En évitant de perturber le sol et en le couvrant de façon permanente on développe la biodiversité : l’équilibre biologique permet de réduire les consommations de pesticides et de se diriger vers la lutte intégrée

Le semis direct, qui est la forme la plus aboutie de la simplification du travail du sol, représente aujourd’hui 70 millions d’ha dans le monde. Même s’il ne couvre que 5 % des surfaces agricoles, c’est la forme d’agriculture qui se développe le plus rapidement à l’heure actuelle. Les nombreuses expériences sous tous les climats, avec tous types de plantes, sur tous types de sols, montrent qu’il n’existe pas de réelles limites à ces systèmes. L’Amérique du Nord et du Sud sont les continents où l’Agriculture de Conservation est devenue incontournable. Si les USA comptent la plus grande surface en semis direct, avec 19,7 % de leur surface agricole totale, le semis direct est utilisé sur 50 % des surfaces en Argentine, 45 % au Brésil, et 60 % au Paraguay. Les spécialistes estiment que dans 10 ans, ce sont près de 85 % à 90 % des surfaces qui seront en semis direct dans ces trois pays. Les TCS y occupent généralement le reste de la surface agricole utile (plus de 50 % aux États-Unis).

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