Jeudi 3 octobre 2019
Thierry Stokkermans

Originaire du Sud-Ouest de la France, Thierry STOKKERMANS a travaillé en Espagne, Nouvelle-Zélande et Australie avant de s’installer aux Pays-Bas. Convaincu par le semis direct à faible perturbation, il conçoit et développe aujourd’hui des machines agricoles (zip drill).

Terroir et productivité du maïs

J’ai grandi dans le Lot-et-Garonne, pas dans la plaine mais sur les coteaux. Il y a sur ces collines une grande diversité de cultures dont une plante qui se retrouve presque dans toutes les fermes : le maïs.
Certaines parcelles sont irriguées mais pas toutes. Un grand nombre d’agriculteurs ont une ou plusieurs parcelles de maïs en sec. Lorsque je suis sorti du lycée agricole, la moyenne décennale de rendement en sec était de 7,5 tonnes par hectare de maïs grain aux normes. Aujourd’hui elle est plutôt autour des 8,2 tonnes. A l’époque, je trouvais ce rendement normal mais avec le temps, j’en suis venu à me poser des questions.
Dans le Nord de la France, il y a des régions « froides » et « sèches » qui font de très beaux maïs. Il est possible de citer le sud des Ardennes où les maïs grain en sec font en moyenne 10t/ha alors que les indices de précocité de ces mêmes maïs sont aux alentours de 300 FAO (figure 1). Un peu plus à l’Est, les maïs des collines du Sundgau sont rarement irrigués et sont connus pour avoir des rendements supérieurs à ceux des coteaux du Lot-et-Garonne.
Terroir et productivité du maïs
En dehors de la France, les maïs grain Néerlandais et Belges produisent des rendements flatteurs malgré l’utilisation de cultivars précoces. Par exemple, dans la région Achterhoek aux Pays Bas, un maïs grain sec produit en moyenne 11t/ha (15% d’humidité) alors que les variétés ont une précocité aux alentours de 220 FAO.
Le constat n’est pas très flatteur pour le maïs en sec des coteaux du Lot-et-Garonne : il y a des régions plus froides, avec de la génétique limitante et parfois avec moins d’eau qui font de plus gros maïs. La question que j’en suis venu à me poser : Pourquoi ? Qu’est ce qu’il fait qu’ailleurs, avec moins, le maïs donne plus ? Cette question en déclenche beaucoup d’autres telles que : Est-ce que cela vient en partie de l’itinéraire technique ? Est-ce que le sol et sa gestion rentrent dans l’équation ? Est-ce que les maïs précoces et très précoces ont une meilleure génétique que ce que l’on pensait et qu’il faut apprendre à mieux les utiliser ?