Vendredi 5 avril 2019
Michel Lambotte

Électromécanicien à la retraite, Michel LAMBOTTE se voue à comprendre les rouages de la thermodynamique. Il écrit régulièrement sur le climat et son évolution. Fils d’agriculteur, il reste lié à l’agriculture et participe notamment à un jardin collectif où il tente de faire adopter les principes de l’AC.

Dérèglement climatique et A2C

Le premier juin de l’année dernière la vallée où j’habite a été inondée de façon dramatique, heureusement sans victime humaine mais avec des dégâts conséquents. Plusieurs habitants ont énormément perdu. C’est par ailleurs toute la région liégeoise qui a été touchée.
Malgré que notre bassin versant ne soit pas en agriculture intensive, nous n’avons jamais subi un tel débit d’eau ; jamais l’eau ne coule à cet endroit. L’eau qui coule du talus ne provient pas de terrain en agriculture intensive. Après avoir traversé un km de zone marécageuse, cette eau est de couleur brune ; seule l’urbanisation sur les hauteurs en est la cause. Bien entendu si les versants étaient labourés chaque année, les dégâts auraient été bien pires. Il n’est pas besoin d’avoir de l’agriculture pour que l’eau soit brune ; il suffit d’être en présence de déforestation et d’urbanisation.

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On peut dire que le printemps 2018 aura été chahuté de toute part par un dérèglement climatique de grande ampleur.

Cependant comme certains veulent le faire apparaître, on peut se demander si c’est bien l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère qui est à l’origine de ce problème, et je ne suis pas le seul à me le demander.
https://www.lajuntatribunedemocrat.com/news/20190218/soil-ecologist-challenges-mainstream-thinking-on-climate-change?fbclid=IwAR3z1yE_f0YqIlzfUbRW8gzLhezcAQl329IEaoF-YQYs37HbG7YqPDfPUG0
Elle dit ceci : « C’est un fait scientifique que la vapeur d’eau représente 95% de l’effet de serre, alors qu’au plus 3% du dioxyde de carbone est le résultat de la combustion de combustibles fossiles, et que le dioxyde de carbone ne représente que 0,04% de l’atmosphère », a-t-elle dit . "Alors, en continuant « Comment une trace de gaz peut-elle changer le climat mondial ?{{}} »"

Il y a aussi cette étude par des scientifiques slovaques
http://www.waterparadigm.org/download/Water_for_the_Recovery_of_the_Climate_A_New_Water_Paradigm.pdf
C’est en anglais, mais pour un esprit un tant soit peu scientifique, la traduction par un moteur de traduction est suffisante pour comprendre où ils veulent en venir.

A mes yeux, c’est ce schéma qui représente le mieux la cause de ce dérèglement climatique
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C’est l’évapotranspiration par le végétal et la végétalisation ainsi que l’évaporation directe sur un sol nu de l’eau qui régulent la température de notre environnement. (C’est l’hypothèse que je défends ici)

L’évapotranspiration du végétal la régule de manière douce et l’évaporation sur un sol nu de manière chaotique.
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Le courant d’humidité (comme tous les courants qui vont du plus vers le moins) va du plus humide au moins humide ou au plus sec, voici une photo qui l’atteste.
Le débit des pluies et orages augmentera en fonction de l’augmentation des différences d’humidité.
Dès lors il me semble que la végétalisation en augmentant le taux d’humidité de l’atmosphère par évapotranspiration qui constitue le cycle court de l’eau, tamponne ou réduit le cycle long venant des océans.
En artificialisant les sols par l’urbanisation ou les cultures qui mettent le sol à nu, on ne fait qu’amplifier les pluies et les orages chaotiques.

Quand au CO2, on peut aussi se demander si son taux n’est pas plus élevé sous la canopée des arbres que dans l’atmosphère puisque c’est la respiration du sol qui l’émet et ce sont les arbres et les plantes qui l’utilisent directement. C’est pourquoi une végétalisation permanente est nécessaire.

Il me semble qu’il est plus que temps d’arrêter de croire qu’une technologie aussi sophistiquée soit-elle va permettre de résoudre ce problème de dérèglement climatique ; nous avons besoin d’un changement radical de paradigme.
Les éoliennes et les panneaux photovoltaïques ne solutionnent qu’une toute petite partie du problème en occasionnant par ailleurs des problèmes de gestion de réseaux, ce qui est très bien expliqué par Jean-Marc Jancovici

Tous nos efforts devraient être mis sur la végétalisation de la planète entière, les conséquences ne peuvent être que positives.
L’A2C s’y emploie, et elle démontre qu’on peut faire mieux avec moins ce qui renforce le nouveau paradigme. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière mais de véritables perspectives de développement humain et socio-économique.
Par ailleurs, la diminution du CO2 de l’atmosphère est contenue dans la végétalisation et la régénération des sols qui stockent le carbone. L’inverse n’étant pas vrai : ce n’est pas parce qu’on va remplacer les énergies carbonées par l’énergie solaire qu’on va re-végétaliser la planète.
Le « faire mieux avec moins » qui découle naturellement de l’A2C engendrera une modification du comportement sociétal qui peut aboutir à une vision non contraignante de la sobriété.

Que voulons nous ?
Continuer une agriculture d’extraction ou opter pour une agriculture de végétalisation qui aboutira je l’espère à la végétalisation des villes autant que faire se peut ? Il faut savoir que 95 % de la matière sèche d’une plante provient de l’atmosphère et qu’elle a besoin de cette matière sèche pour obtenir le reste qui vient de la roche mère.

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Chers lecteurs, si vous voulez savoir, allez visiter ces agriculteurs qui ont opté pour la régénération et la végétalisation ; il y en a certainement près de chez vous.
Vous n’aurez pas besoin de bottes : leurs champs sont couverts.