Contribution de l’agriculture à la réduction des émissions de gaz à effet de serre

Agriculture et GES INRA Une étude multidisciplinaire pilotée par l’INRA a fait le tour des actions qui peuvent être mises en œuvre en agriculture sur base des connaissances scientifiques les plus récentes. L’étude, publiée en 2013, a relevé 35 mesures envisageables pour ne conserver et documenter de manière détaillée que 10 actions prioritaires.

Le graphique repris dans l’article "Initiative 4 pour 1000, du vert partout et tout le temps" du TCS n°88 (2016) provient de ce rapport.

Ce rapport est téléchargeable dans son entièreté ou en un résumé de 8 pages sur le site de l’INRA.

Ces dix actions (et sous actions) ont fait l’objet d’un travail collectif approfondi (niveau d’atténuation, coût, ...). La plupart n’entraîne pas de baisses de production. Elles ont toutes un effet potentiel d’atténuation entaché d’une plus ou moins grande incertitude. Les estimations ont été réalisées sur base de valeurs de référence disponibles dans la littérature scientifique et technique spécifique.

• Réduction du recours aux engrais minéraux de synthèse avec comme « sous actions » : réduction de la dose d’azote minéral apportée grâce à une évaluation plus juste du besoin des cultures, amélioration de la valorisation des produits organiques apportés, amélioration de l’efficacité de l’utilisation par les cultures de l’azote minéral apporté en jouant sur les techniques de fertilisation.
• Accroissement de la part des légumineuses en cultures et en prairies.
• Développement des techniques culturales sans labour (diverses variantes, TCS, ...).
• Introduction de cultures intermédiaires (couverts végétaux, plusieurs variantes), cultures intercalaires (vergers, vignobles, ...) ou bandes enherbées (bords de cours d’eau, de champs).
• Développement de l’agroforesterie et des plantations de haies.
• Optimisation de la gestion des prairies (allonger la durée du pâturage, accroître la durée des prairies temporaires, soulager les prairies permanentes et temporaires les plus intensives, intensifier modérément les prairies permanentes peu productives).
• Substitution des glucides par des lipides insaturés ou utilisation d’un additif dans les rations animales.
• Réduction des apports protéiques dans les rations animales.
• Développement de la méthanisation.
• Réduction sur l’exploitation de la consommation d’énergie fossile (bâtiments d’élevage de volaille de chair, serres chauffées, machines agricoles, tracteurs, ...).

Les experts ont réalisé l’estimation de l’effet d’atténuation de ces actions sous différents scénarios. Il est à noter que les méthodes de calculs admises internationalement ne permettent pas encore de prendre en compte certains effets d’atténuation (par exemple celui résultant de l’accumulation de carbone dans les sols et la biomasse). Sous l’hypothèse de l’additivité des effets et selon que l’on intègre ou pas ceux actuellement non pris en compte, le bilan avancé par l’étude conduit à un potentiel d’atténuation qui peut aller de 9,5% à plus de trois fois ce pourcentage pour les émissions du secteur agricole prévues pour 2030 par rapport à celles de 2010.