Sur la terre, 15 cm : c’est l’épaisseur de la couche végétale sur laquelle repose la vie entière de la planète. Une relation forte existe entre la qualité biologique d’un sol et la qualité des aliments produits. Ainsi l’activité biologique a un rôle primordial comme vecteur de nutrition et de protection des cultures.
Un réseau trophique basé sur la matière organique morte
“Quand vous êtes debout sur la terre,
vous vous tenez sur le toit d’un autre
monde” (Jill Clapperton).
Le sol est un écosystème vivant et
habité présentant des interrelations très
complexes entre organismes :
les arthropodes, animaux invertébrés :
coléoptères, collemboles, fourmis, cloportes,
acariens, araignées, mites,
mille-pattes et autres insectes
les vers de terre ou lombriciens animaux
au corps constitué d’une série
d’anneaux semblables, les plus
visibles et révélateurs du milieu
les nématodes, vers minuscules parasites
ou bénéfiques pour les plantes
les champignons, pluricellulaires aérobies
plus résistants que les bactéries
les algues microscopiques, unicellulaires
filamenteux qui vivent en colonies
les protozoaires, unicellulaires sur film
d’eau, plus grands que les bactéries
les bactéries, et les actinomycètes,
100 millions par gramme de sol ou
1500 kg/ha.
Les résidus organiques et les sucres fournissent de l’énergie à la faune du sol
La matière organique des sols, combustible des chaînes alimentaires, est un mode de stockage pour l’énergie et les éléments nutritifs utilisés par les végétaux et d’autres organismes. Bactéries, champignons, et autres habitants des sols vont la transformer. Ces micro-déchiqueteuses, acariens oribates minuscules transforment en squelette les feuilles de végétaux morts. Cette activité biologique contribue à la libération des éléments nutritifs nécessaires à la croissance des plantes. Le cycle des nutriments de carbone, d’azote et autres, est ainsi lancé.
Les vers de terre
Ils sont une bonne illustration de la
vie biologique des sols, où 1 g de vers
de terre génère au moins 2 g de vie
microbienne dans le monde souterrain.
L’ensemble “microfaune du sol” ne
représente que 0,25 % de la masse de
terre, mais cet ensemble a un rôle primordial.
Les vers anéciques, principalement
les lombrics, montent et descendent
dans le sol, brassant ainsi le
sol et les matières organiques, en
créant des galeries verticales et venant
en surface la nuit pour se nourrir de
débris végétaux, y compris dans les
maïs. Ces lombrics ont un effet important
sur la structure du sol, leurs activités
fouisseuses facilitent l’implantation
des racines.
Des comptages, avec la méthode de
dénombrement par infiltration d’un
irritant, ont été réalisés le 19 octobre
2007 sur une parcelle expérimentale
du lycée agricole d’Obernai. Cet essai
a permis de trouver 10 fois plus de vers
de terre dans la variante sans aucun travail
du sol que dans la variante labourée,
trois ans seulement après l’arrêt de
la charrue.
Sur la variante “labour”, on a
constaté que les 30 litres d’eau par m3
s’infiltraient beaucoup moins facilement
que dans les autres variantes sans
labour. Les profils ont révélé deux fois
plus de galerie verticales au mètre
linéaire.
La macro et micro faune du sol :
facilite la biodégradabilité (capacité
d’épuration)
crée une porosité fonctionnelle, car
riche d’interconnexions. Elle joue sur
la circulation de l’eau (meilleure
infiltration des pluies)
multiplie les galeries et turriculés,
augmentant la structure grumeleuse
du sol (meilleure rétention)
permet une meilleure utilisation des
nutriments du sol par les plantes (disponibilité
accrue)