Encourager la fertilité biologique des sols

Christophe Barbot (chambre d’agriculture du Bas-Rhin) - l’Est agricole et viticole - 28 novembre 2008

“Le sol travaille pour l’agriculteur, l’agriculteur œuvre aussi pour le bon fonctionnement de ce dernier”. Pour la santé des sols cultivés et le maintien de la productivité, un ensemble de bonnes pratiques est à considérer. Quelques conseils pour mettre en œuvre un partenariat “gagnant - gagnant” entre l’agriculteur et son partenaire foncier.

La composition organique et minérale du sol est largement influencée par les pratiques humaines. Au-delà des risques de pollution des sols et de l’eau, l’usage intensif d’engrais, pesticides a pour conséquence d’amoindrir fortement la présence de microorganismes dans le sol. Ce fait a été démontré par des chercheurs suisses au terme d’une étude comparative de 21 années (voir rubrique “Pour en savoir plus”). Par effet d’entraînement, plus le sol sera pauvre en matière organique, plus les cultures auront besoin d’apports externes, tels que des phosphates et des nitrates. Inversement, le développement de la microfaune permet un enrichissement du sol en nutriments et ainsi une meilleure fertilité. Ce constat pour la microfaune serait également vrai pour les insectes. Certains se nourrissent de parasites et participent à une meilleure protection des cultures. Ils sont d’ailleurs qualifiés d’insectes auxiliaires.

La biodiversité au service de l’écologie et de l’économie

Le fonctionnement biologique apporte beaucoup à la vie du sol, contribue à sa richesse et au rendement agricole. Véritable usine bio-géochimique, le sol est peuplé d’innombrables ouvriers miniatures très spécialisés intervenant dans le recyclage et la production d’éléments chimiques clefs pour les plantes. Une utilisation judicieuse de la biodiversité permet de réduire les intrants. La biodiversité est un terme englobant flore, faune, bactérie, champignon et autres. Il y a deux raisons de s’inquiéter du devenir de la biodiversité. La première, c’est que la biodiversité contribue par la création d’humus à atténuer le réchauffement climatique par la fixation des gaz à effet de serre. L’enjeu est de savoir si la dynamique actuelle de la biodiversité va lui permettre de conserver ce rôle ou non. La seconde raison pour laquelle il faut s’inquiéter du devenir de la biodiversité, c’est le “service écologique”, notion développée pour traduire l’idée que la biodiversité rend un certain nombre de services à la société humaine, qu’en général ces derniers sont gratuits et que s’ils venaient à manquer, cela aurait des conséquences très négatives en termes socioéconomiques.

Quelles actions ?

Les piliers à mettre en œuvre pour favoriser cette richesse biologique sont une plus grande restitution de matières organiques (effluents ou intercultures), un travail du sol moins intensif et l’emploi plus modéré de produits chimiques (engrais, insecticides…). Le tableau ci-dessous présente les pratiques affectant la qualité du sol et comment la préserver. Le sol est un patrimoine vivant : www.solvivant.c.la et soil.usda.gov/sqi


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