Usages et alternatives au glyphosate dans l’agriculture française

INRA Science et Impact, Novembre 2017

JPEG - 65.4 koCe rapport fait suite à une saisine de l’Inra par les Ministres de l’Agriculture et de l’Alimentation, de la Transition Ecologique et Solidaire, de la Santé, et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, dans l’objectif d’analyser les usages du glyphosate, d’identifier les alternatives possibles avec leurs incidences économiques et organisationnelles et de proposer des mesures d’accompagnement pour faciliter la transition vers des systèmes de production sans glyphosate.

La durée courte allouée pour répondre à la saisine a conduit à privilégier une analyse à partir des données rapidement mobilisables (fermes des réseaux DEPHY Ecophyto, rapports nationaux et internationaux, publications scientifiques et techniques) et d’une consultation d’experts de l’Inra, du Cirad et d’Irstea, des Instituts Techniques Agricoles, des Chambres d’Agriculture et des organisations professionnelles agricoles.

Avec plus de 9100 tonnes de matière active consommées en France métropolitaine en 2016 (données Base Nationale des Ventes des Distributeurs), tous usages confondus, le glyphosate est utilisé, en agriculture, pour gérer/détruire des couverts et prairies, éliminer le verdissement des parcelles avant semis sans travailler le sol, contrôler la flore adventice difficile (vivaces, invasives, allergènes ou toxiques). En bloquant la chaine de synthèse des précurseurs d’acides aminés essentiels, le glyphosate présente le seul mode d’action herbicide avec la double propriété d’être total (tous les végétaux partagent le mécanisme bloqué et sont donc tous sensibles à des degrés
divers) et systémique (il migre dans les tissus lui permettant d’atteindre les systèmes racinaires). Ceci permet de détruire ou contenir des couverts végétaux et de contrôler des espèces adventices préoccupantes. Fruit de son usage généralisé, on le retrouve ainsi que ses métabolites dans l’eau et le sol et, rarement fort heureusement, dans les denrées agricoles. La saisine ne concerne pas les
risques toxicologiques et écotoxicologiques associés aux différents usages du glyphosate.