Lundi 24 juillet 2017
Cécile Waligora

Biologiste, écologue et agronome de formation, Cécile WALIGORA anime et rédige aussi pour la revue TCS. Elle s’intéresse tout particulièrement à la biodiversité des agroécosystèmes.

Drône et busards font bon ménage

Le busard cendré est un des rares rapaces à élever sa nichée à même le sol. Si, autrefois, il était inféodé aux plaines naturelles, avec le développement de l’agriculture, l’oiseau s’est adapté en nichant dans les champs de céréales, voire de colza.
Il paye cher cette adaptation puisque chaque année, un nombre conséquent de nichées sont détruites à la récolte car à cette époque, beaucoup de poussins ne sont pas encore capables de voler. Heureusement pour eux, ils ont depuis quelques décennies déjà, des anges gardiens : des associations de protection de la faune, notamment la LPO, Ligue de Protection des Oiseaux, qui, grâce à de nombreux bénévoles, arpentent les campagnes pour repérer les emplacements de nids.
En partenariat avec les agriculteurs concernés, ils viennent protéger les nids le temps de la moisson, supposant un peu de dérangement de la nichée et du couple reproducteur.

Un drône au secours des busards L’idée cette année, au mois de juin et dans plusieurs régions de France, a été de tester l’utilisation d’un drone pour survoler les nids et ainsi limiter le dérangement. Un test semble-t-il, réussi, puisque les oiseaux adultes, après survol du drone (qu’ils n’attaquent pas, contrairement à d’autres rapaces !), reviennent au nid plus vite qu’après une visite de personnes. C’est aussi un gain de temps non négligeable.
Pour rappel, le busard cendré fait partie des prédateurs spécialistes de campagnols. Une famille de busards prélève entre 700 et 900 campagnols des champs durant ses mois de présence sur le territoire (le rapace est migrateur). Sa présence effarouche également les corvidés.