Sur 5 essais, dans plusieurs pays et dans différents types de sol, Horsch a d’abord comparé des roues de fermetures « à doigts » avec des roues « à pics » aux roues pneus standards. Ces roues de fermeture actives, de par leur périmètre agressif, permettent de casser le lissage créé par les disques semeurs. En éboulant les bords du sillon, elles le referment sans pression excessive, ce qui empêchera sa réouverture ensuite. Lorsqu’en sols argileux la fermeture du sillon est difficile (sol parfois plastique), le risque est de mettre davantage de pression. Si cela peut être satisfaisant sur le moment, l’effet peut devenir contreproductif : le sillon est fermé par la force et va se rouvrir en séchant.
Le premier essai (voir figure 1 dans le PDF joint) a été réalisé dans un sol limoneux (cf triangle des textures en haut à gauche de chaque figure). Dans celui-ci, le montage d’une roulette agressive permet de gagner 2,5 à 3 q/ha. Il n’y a pas de différence claire entre les roues à doigts ou les roues à pics.
Le deuxième essai a été réalisé en Beauce dans une terre argileuse. Ici la roue à doigts est nettement mieux que la roue standard en apportant un gain de 14 q/ha ! La roue à pics est un peu en dessous mais avec tout de même un gain de 5 q/ha.
Ces deux exemples ont été choisis pour illustration mais des différences significatives allant jusqu’à plus de 10 % d’écart de rendement ont été observées dans la grande majorité des expérimentations et des terrains. « L’impact est tel qu’il est difficile d’admettre que seulement le changement d’une roulette de fermeture peut impacter le rendement jusqu’à 15 q/ha » affirme Etienne de Saint Laumer (responsable de la synthèse de cette recherche).
Même en situation de travail du sol « classique », ces roues montrent donc de l’intérêt. A plus forte raison en situation de TCS ou SD où le ressuyage peut être moyen, où les sols sont plus fermes et où la pression des ravageurs est plus importante, l’utilisation de roues de fermetures agressives et adaptées devrait se montrer encore plus bénéfique.
Adapter la pression
En travaillant sur l’impact de la fermeture du sillon, l’équipe Horsch a rapidement constaté que la pression exercée sur les éléments semeurs influençait, elle aussi fortement, le développement précoce du maïs. Les techniciens se sont aussi rendu compte que beaucoup d’agriculteurs ne changeaient pas nécessairement leurs réglages selon les conditions ou bien qu’en cas de parcelle au sol hétérogène, ils étaient contraints à un compromis qui n’était idéal pour aucun des types de sols. En effet si une pression importante est un atout pour semer à grande vitesse ou dans les terrains pierreux, elle sera préjudiciable dans un sol fragile ou argileux où elle compactera l’environnement proche de la graine.
Pour évaluer l’impact de cette pression sur la qualité de l’environnement de la graine, Horsch a donc testé côte à côte plusieurs réglages dans une parcelle hétérogène. Sur cette photo, on voit nettement un gradient de vigueur du maïs suivant la pression exercée sur l’élément semeur.
Ce gradient de développement aérien est le reflet du développement racinaire du maïs. Voici donc ce que cela donne sous terre dans deux types de sols différents avec deux pressions différentes (300 kg soit la pression maxi et 125 kg, le minimum) : voir figure 2 dans PDF joint.
Dans la partie pierreuse, il est nécessaire d’avoir de la pression sur l’élément pour garantir une profondeur régulière mais dans les zones argileuses, c’est la pression minimum qui donne le meilleur résultat ! Le compromis sera donc difficile et certainement pas la meilleure option.
Pour pallier cette compaction du sillon et éviter les cheveux blancs lors des réglages, Horsch a donc développé et propose désormais l’option « Auto force » qui permet d’ajuster en continu la pression appliquée sur les éléments semeurs. Grâce à un capteur sur les roues de jauge (2 éléments avec capteur sur un 8 rangs), le semoir corrige en continu la pression sur les éléments. Ainsi lorsqu’il passe dans une zone où le sol est plus ferme ou la terre est pierreuse, les éléments comme les disques semeurs prennent plus de poids pour exercer leur travail. La pression sur les roues de jauge s’en trouve de faite réduite ce qui entraine automatiquement une augmentation de la pression sur les éléments pour conserver la profondeur de positionnement, l’homogénéité du travail et la constance de la fermeture et du rappui. Inversement, quand on repasse sur une zone plus meuble, la pression diminue par élément pour garantir une profondeur uniforme et éviter tout risque de sur-pression autour de la graine.
Pression autour du sillon
Les mesures de pénétrométrie réalisées après le semis (figure 3 dans PDF joint) permettent de révéler la compaction localisée créée par le semoir, et ce, dès 5 cm de profondeur. Elle d’autant plus importante que la pression sur l’élément atteint 300 kg.
Les roues de fermeture agressives sont adaptables sur la plupart des semoirs du marché avec désormais plusieurs intervenants aux modèles différents. Par contre le rééquipement d’un semoir existant avec un système de pression hydraulique semble compliqué. Peut-être peut-on déjà commencer par réévaluer les réglages sur nos exploitations : ajouter du poids ou des ressorts complémentaires lorsque c’est nécessaire, tout comme tester la diminution de la pression, surtout en sols argileux.
En quête du semis parfait, ces résultats peuvent aussi faire réfléchir sur l’ordre des priorités : faut-il changer les roues de jauges, les roues de fermetures, ou bien faut-il déjà commencer par régler la pression sur les éléments ?