Jeudi 5 novembre 2015
Dominique Soltner

Des tomates sur trèfle blanc, simple et productif

Dominique Soltner

Une allée engazonnée de notre jardin expérimental, large d’un mètre environ, était tassée et clairsemée.
L’idée vint l’été 2014 de l’épaissir par quelques poignées de trèfle blanc. Semence couverte d’un cm de “compost vert”, toujours en réserve au jardin. Arrosages et levée rapide de toutes graines y compris adventices. Une tonte met le trèfle en lumière : il fleurit.
Dommage de ne pas profiter de cette légumineuse bénéfique. On décide de remettre en culture cette allée, sans bien sûr le moindre travail du sol.
En novembre donc, couverture de foin de ce beau trèfle  : 10 cm de mulch d’automne-hiver qui joue son rôle par les perforations actives des lombrics. Mais que va devenir le trèfle ?
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En mars, on plante les tomates à travers le "treillis" des tiges et racines du trèfle, qui ne ressortira presque pas au travers du mulch de foin.

En mars, sous le foin qui pourrit, reste un lacis de tiges vertes et racines blanchâtres. Le trèfle n’est pas mort. Tant pis ou tant mieux, on y plante les godets de tomates, le plantoir ne faisant qu’écarter ce lacis.
Couverture antigel par nos habituelles poches de nylon, mais un gel un peu vif les traverse : les feuilles sont “grillées”. On rabat ces plants à 10 cm. Merveille, ils repartent lentement puis accélèrent leur croissance. En mai retrait des poches de nylon. Les “rescapées”poussent de bon cœur sur les grands tuteurs.
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Au pied des tomates, les repousses de trèfle sont timides tout comme de rares liserons. Renfort du paillage pour conserver l’eau et maintenir sans herbe.
La suite se limite à 2 bouillies bordelaises après pluies et très peu d’arrosage, en goutte à goutte. Nous savions la tomate bien moins exigeante en eau que ne le pensent les jardiniers, dont certains arrosent chaque jour, mais tout de même, presque sans eau, c’est une performance.
Et du 15 juin à la Toussaint, une récolte surabondante étonnante de régularité, de résistance, et de goût de ses fruits, de variétés il est vrai réputées, Cornue des Andes et Cœur de bœuf Corrason...
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La Cornue des Andes...
Quelles leçons, quels essais pour la suite ?
- Bien entendu d’autres parcelles attendent 2016 sous leur couvert de trèfle blanc. Nous sommes en novembre, allons-nous à nouveau recouvrir ce trèfle de foin ou tenter ce que pratiquent des agriculteurs en AC, la culture sur trèfle permanent, avec tomates ou tout autre légume ?
- D’autres parcelles vont hiverner sous des couverts variés, purs comme trèfle et luzerne ou en mélanges vivaces ou détruits par le gel. Avec entre autres, l’espoir de leurs effets nettoyant, cette “allélopathie” contre la terrible Oxalis et le perfide liseron. Les essais se poursuivent.
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