Mercredi 30 septembre 2015
Frédéric Thomas

Après des séjours aux États-Unis et en Australie, Frédéric THOMAS débute son activité de conseil de terrain et, en 1999, il crée la revue TCS. Il s’appuie aussi sur sa ferme, en Sologne, des terres sableuses hydromorphes à faible potentiel, où il met en œuvre l’AC avec réussite. Il est aujourd’hui l’un des acteurs majeurs du développement de l’AC en France.

Lors des semis, levez le pied !

JPEG - 159.8 koAlors que les semis d’automne débutent tout juste, il me semble important de revisiter les résultats de ce formidable essai/démonstration organisé l’année dernière par la Chambre d’agriculture et les CUMA du 89.

Cette comparaison de semoirs a été mise en place à l’automne dernier dans les conditions de semis sous couvert généralement rencontrées aujourd’hui en AC. Le couvert semé le 1 août et composé d’un mélange de moutarde, gesse, trèfle, lentille, radis chinois, sarrasin et fenugrec atteignait 1,5 m pour 3,5 kg/m2 de matière verte (environ 6-7 t de MS/ha). Le semis a été réalisé en direct dans le couvert (sauf broyage pour le Aitchison). Ensuite un suivi a été réalisé afin de suivre le positionnement des graines, la qualité et dynamique de la levée mais aussi le niveau et développement des adventices.

Le résultat est sans appel et la tendance conforte les observations de terrain avec des niveaux très différents en fonction des techniques (de 0 à 26,7/m2). L’amplitude déjà très forte prouve que nous ne sommes pas en présence d’une parcelle « propre » et aurait certainement été encore plus amplifiée sans la présence d’un couvert aussi dense.

Sans surprise, ce sont les semoirs à disques avec de faibles vitesses d’exécution qui déclenchent le moins de levées (entre 0 et 3/m2). Les systèmes à dents d’Ecomulch et d’Aitchison sont également bien situés mais leur vitesse de travail a été également lente (6 km/h). Par contre dès qu’on appui sur l’accélérateur, le nombre d’adventices/m2 grimpe en flèche d’autant plus que le mode de semis inclus un travail du sol.

Cet essais nous conforte donc dans nos orientations : il est possible de travailler légèrement le sol l’été pour gérer quelques défaut et l’implantation du couvert mais en matière de salissement, il faut conserver le couvert jusqu’au semis et surtout s’astreindre à ne pas travailler le sol au moment du semis.

Bons semis et surtout repensez à cet essai dans la cabine du tracteur : quelques fois on peut gagner du temps et surtout faire des économies d’herbicides en ne travaillant plus et en ralentissant la vitesse.

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