Diversité des champignons mycorhiziens arbusculaires sous semis direct et sous labour

Claudia Maurer et al. ; Recherche Agronomique Suisse 5 (10) : 398–405, 2014

Depuis 1994, sur le site de suivi à long terme « Ober­acker » de l’Inforama Rütti à Zollikofen (BE), l’objectif poursuivi est le développement d’une culture des champs économiquement, écologiquement et socialement com­patible, dans les conditions de la pratique (Sturny et al. 2007). Les systèmes de semis direct et de labour doivent ainsi être optimisés en tenant compte du choix et de la rotation des cultures, du type et de la quantité d’engrais, du choix et de l’application des produits phytosanitaires ainsi que de la gestion des pailles et engrais verts. Les organismes du sol jouent un rôle central, en particu­lier dans la réussite du système cultural sous semis direct. Tout comme les lombrics, qui participent de manière importante à la structuration du sol et à la décomposi­tion des substances organiques (Maurer­Troxler et al. 2006), les bactéries et les champignons font office de « plaque tournante » pour la nutrition et la santé des plantes. Près de 80 % des plantes tirent profit de cham­pignons vivant en symbiose avec leurs racines (Smith et Read 2008) : ces champignons mycorhiziens facilitent pour les plantes l’accès aux substances nutritives, en par­ticulier au phosphore, mais également à l’azote et à l’eau en rendant accessibles – grâce à leurs hyphes – jusqu’aux plus petits pores du sol inatteignables pour les racines des plantes. En contrepartie, les plantes four­nissent aux champignons une partie des hydrates de car­bone qu’elles ont assimilés.La plupart des plantes des cultures et des prairies vivent en symbiose peu spécifique avec des champi­gnons mycorhiziens arbusculaires (champignons MA).

Près de 270 espèces ont été décrites à l’échelle mondiale. Leur présence dépend principalement de la nature du sol et du mode d’exploitation. C’est pourquoi ils repré­ sentent de bons bioindicateurs des sols agricoles (Oehl et al. 2011a). Favoriser des communautés spécifiques de champignons mycorhiziens pourrait représenter une contribution importante en vue d’un système cultural garantissant une absorption efficiente de l’eau et des nutriments (Köhl et al. 2014).

L’objectif de ce travail était de comparer la diversité des champignons mycorhiziens sur des parcelles exploi­tées depuis plusieurs années sous semis direct avec celle de parcelles labourées, de déterminer l’effet des cultures, de désigner les espèces indicatrices et de confronter les résultats avec les connaissances actuellement disponibles.


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