SOIL WARRIOR : « ETS : ENVIRONMENTAL TILLAGE SYSTEM »

Frédéric Thomas - TCS n°74 ; septembre/octobre 2013

Au Minnesota, le nord de la Corn Belt, les terres noires et profondes (en majorité des tchernozioms) sont très favorables à la culture du maïs et du soja. Cependant, au printemps, elles tendent à rester humides et froides et c’est pour contourner cette difficulté que de nombreux agriculteurs pratiquent des formes plus ou moins intensives de reprise de surface ou de strip-till. Mark Bauer, agriculteur au sud du Minnesota, séduit par l’approche strip-till, a essayé plusieurs machines. Bien que satisfait du travail des dents pour structurer la future bande de semis, il leur reprochait le lissage en conditions fraîches en sol plus argileux, les bourrages lorsque les résidus sont importants et le besoin en traction. Lorsque l’on raisonne grande largeur (12 voire 24 éléments), une petite différence par élément est rapidement visible. Il décide donc de construire son propre strip-tiller sur la base d’un disque pour réaliser du « vertical tillage ou travail du sol vertical » : une terminologie très à la mode aux USA aujourd’hui.

La seule contrainte est la pression sur le disque pour assurer une bonne pénétration à la profondeur souhaitée. Celle-ci est assurée par un poumon pneumatique, aujourd’hui standard sur les équipements nord-américains, qui permet de transférer une partie du poids du bâti et des trémies de fertilisation.

Enfin et avec ce type de travail, l’engrais, soit liquide ou en granulés, qui est déposé juste derrière le coutre circulaire, se retrouve mélangé au sol sur l’ensemble de l’épaisseur afin d’éviter les dépôts très concentrés voire néfastes pour les racines et mieux répartir la fertilité dans cette zone de colonisation précoce des racines. Le SoilWarrior est également beaucoup plus facile à utiliser en présence de pierres.

Plusieurs stratégies d’utilisation sont possibles

Au départ, ce type d’équipement a été conçu pour des interventions relativement profondes à l’automne après la récolte et notamment en sol argileux afin de reprendre les passages de roues ou les zones de compaction et préparer le terrain avant l’hiver. Cette intervention cherche à créer également une légère butte et dégager les résidus afin de faciliter le ressuyage et éventuellement la reprise de printemps.

Ensuite, avec le même outil, ou la version plus légère développée plus récemment, il est possible de réaliser une reprise de surface si nécessaire et finir le lit de semis dans les jours qui précèdent l’installation de la culture. Pour cette configuration, il n’y a plus de rouleau de jauge à l’avant, seuls les disques arrières maintiennent la profondeur de travail. Faisant une entorse au cahier des charges de départ, le constructeur du Minnesota propose aussi la possibilité de placer une dent pour injecter l’ammoniac anhydre derrière le disque mais dans cette configuration, des roulettes étoiles sont nécessaires. L’approche originale du strip-till à disque SoilWarrior, en contournant certaines limites rencontrées par les outils à dents, semble très intéressante à beaucoup de points de vue. A priori, seul le nom est inadapté, « SoilWarrior » peut se traduire par « guerrier du sol » en français : une dénomination un peu agressive pour une gestion douce de la ligne de semis. Alors, à quand les premiers tours de disques dans nos conditions ?


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