Mercredi 1er mai 2013
Jean-Marc Sanchez

Le soufre, ne l’oublions pas

Le soufre, comme l’azote est un élément qui a des effets positifs sur le rendement des cultures. Comme l’azote, presque tout le soufre contenu dans le sol est contenu dans la matière organique du sol sous des formes non assimilables par les plantes et doit être oxydé sous forme de sulfate, par les microorganismes du sol (bactéries oxydatives du soufre comme les thiobacilles). Mais comme l’azote, le soufre sous sa forme assimilable (sulfate) est très sensible au lessivage...

Dés que la minéralisation du sol est faible :

temps froid, excès d’eau, sols acides ou avec un faible taux de matière organique, sols superficiels filtrants (cas des sables, argilo-calcaires superficiels, craie) ou encore suite aux lessivages hivernaux, le risque de carence en soufre est important....

Sans parler du fait que les apports de soufre par retombées atmosphériques ne cessent de chuter depuis 40 ans et que d’une façon générale, les sols reçoivent 7 fois moins de soufre qu’il y a 30 ans !

Or qui dit déficience d’alimentation en soufre, même momentanée, dit baisses de rendements pour les cultures : sur colza par exemple, une carence sévère peut provoquer des chutes de production de 15 à 20 q/ha (soit 20 à 40% du rendement).

Avec les cultures fourragères ou légumineuses (moutarde, luzerne, trèfle, graminées) le choux, l’oignon ou l’ail, le colza reste l’une des cultures qui a les besoins les plus importants en soufre et dans un laps de temps bien précis : début montaison. Or selon une enquête du Cetiom de 2008, encore un tiers des agriculteurs faisaient "l’impasse" sur les apports de soufre (sous sa forme minérale), apports pourtant recommandés systématiquement tous les ans…

Autre exemple, sur céréales :

une carence se traduit par des diminutions du nombre d’épis au mètre carré et de leur fertilité. Résultat des courses : « Les pertes vont de 2 à plus de 10 q/ha dans la plupart des cas, jusqu’à 20 q/ha pour les carences importantes », indique Arvalis.

Les symptômes apparaissent en sortie d’hiver, à partir du stade fin tallage / début montaison. Mais un diagnostic du risque de carence est réalisable. Si le risque est avéré, un apport de soufre doit être réalisé, au stade « mi à fin-tallage » sur céréales, à une dose qui doit être modulée, selon les besoins. Les cultures de maïs, betterave et pomme de terre ont, quant à elles, des besoins équivalents au blé, mais plus tardifs. Besoins souvent satisfaits par la minéralisation des matières organiques. Toutefois Sur ces cultures aussi, des apports avant semis peuvent procurer des gains de rendements en particulier dans les sols filtrants ou a faible teneur en MO.

Colza, choux, moutarde, ail, oignon, luzerne, trèfle et graminées fourragères, ont des besoins importants en soufre, entre 100 et 200 kg SO3/ha. Les céréales à paille, le maïs, la pomme de terre, la betterave ont des besoins compris entre 50 et 100 kg SO3/ha. Source : Comifer

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