Vendredi 15 juin 2012
Jean-Marc Sanchez

Qu’est ce qu’un intrant ?

(crédit : ITHEC)

En agriculture, on appelle « intrants  » les différents produits apportés aux terres et aux cultures, qui ne proviennent ni de l’exploitation agricole, ni de sa proximité. Les intrants ne sont pas naturellement présents dans le sol, ils y sont rajoutés pour améliorer le rendement des cultures.

Les principaux d’entre eux :

- les produits fertilisants : engrais et amendements,
- les produits phytosanitaires, de la famille des pesticides : produits utilisés pour l’éradication des parasites des cultures,
- les activateurs ou retardateurs de croissance,
- les semences et plants.

Plus généralement on entend par intrant tout produit nécessaire à la marche d’une exploitation agricole. Cela va du matériel agricole aux honoraires du vétérinaire.

Depuis quand parle-t-on d’intrants ?

Les principaux intrants que connaît et utilise notre agriculteur du XXI ème siècle sont progressivement apparus entre les deux guerres avec l’essor de la chimie.

La « révolution verte » (1960/1990) a permis dans une logique d’industrialisation (utilisation de céréales à haut potentiel de rendement) l’introduction de plus en plus massive de certains d’entre eux, comme les fertilisants et les phyto.

Mais à la fin du XXème siècle une prise de conscience aiguë de la nécessité de préserver l’environnement conduira (automne 2007) au Grenelle de l’environnement, organisé en France.

C’est en effet au cours de ce sommet que la décision, entre autres, de réduire pour moitié – en l’espace de 10 ans – l’utilisation des phytosanitaires en cultures sera actée. On voit ici comment la notion d’ « intrant » en agriculture est apparue et a évolué au cours des cent dernières années. Combien cette évolution est encore en marche en ce tout début de siècle…

Si les intrants sont, au sens le plus large, nécessaires à la marche d’une exploitation agricole - notre agriculteur ne peut en effet se suffire à lui-même, fonctionner sans faire appel à des éléments extérieurs – la nature de certains des intrants se voit aujourd’hui interrogée, chahutée…

Et si l’image d’Epinal d’un beau poulet né à la ferme, copieusement nourri de vers issus du sol de l’exploitation, picorant exclusivement les céréales y étant produites semble encore tout droit sortie d’une histoire enfantine, l’agriculteur doit aujourd’hui repenser sa façon d’être et d’agir. Se mettre à la recherche de nouvelles solutions, en quête de nouveaux intrants. Intrants compatibles avec une agriculture économiquement viable et que respectueuse sur le long terme des lieux où elle s’exerce.