Vendredi 25 mai 2012
Cécile Waligora

Biologiste, écologue et agronome de formation, Cécile WALIGORA anime et rédige aussi pour la revue TCS. Elle s’intéresse tout particulièrement à la biodiversité des agroécosystèmes.

Impact des travaux sur la biodiversité

Cette photo m’est parvenue il y a quelques jours. Déjà, que son auteur et son « transmetteur » ne m’en veuillent pas de l’utiliser pour les propos qui vont suivre. Car les connaissant, je sais fort bien à quel point la biodiversité est importante à leurs yeux et les accidents de ce type (ici, lors d’un semis de maïs dans un couvert imposant) sont vraiment des accidents.

Au-delà de toute sensiblerie, il n’est jamais agréable de faire ce genre de découverte sachant qu’on en est l’auteur involontaire… Je profite donc de l’occasion qui m’est donnée pour rappeler qu’en effet, les travaux dans les champs ne sont pas sans risques directs sur la biodiversité. Par « directs », on parle ici de mortalité ou de traumatismes physiques subis par le passage des machines.

Pour autant, il y a toujours moyen de limiter cet impact.
Déjà, avant d’entamer le chantier, il est possible de procéder à un effarouchement dans la parcelle, soit par du bruit, soit… en envoyant votre chien… Si, si, çà marche !
Durant le chantier et là, je pense à la récolte qui est l’opération qui engendre, en moyenne, le plus d’hécatombes dans la faune, trois astuces peuvent être employées pour limiter les dégâts :
- Le réglage de la barre de coupe, le plus haut possible,
- L’utilisation d’une barre d’envol de la largeur de la coupe et disposée sur le côté de manière à balayer la bande qui va être fauchée au prochain passage. Cette barre peut aussi être placée devant le tracteur lors d’autres travaux.
- Et, c’est du bon sens mais il faut préférer une fauche commençant par le centre de la parcelle plutôt que par ses côtés (voire par bandes). En procédant ainsi, on permet à la faune présente dans la parcelle de s’échapper plutôt que de la coincer.

Puis, un broyage des pailles en même temps que la moisson évite aussi les accidents lors de la reprise pour un pressage des andains. Les animaux se réfugient en effet beaucoup dans les andains et il est aussi possible d’utiliser des techniques d’effarouchement comme, par exemple, des chaînes disposées sur une perche fixée sous le tracteur.

Enfin, je ne saurais terminer ce carnet sans évoquer un papier déjà paru dans TCS sur la protection des oiseaux nichant au sol et notamment les rapaces tels que les busards. Si vous repérez un nid, marquez le et prévenez la LPO de votre département : vidéo

Sur ce, passez une bonne fin de saison !