Lundi 16 novembre 2009
Matthieu Archambeaud

Après avoir rejoint F. THOMAS dès 2003 et mis en place le site agriculture-de-conservation.com, M. ARCHAMBEAUD a été l’un des initiateurs d’Icosystème, plate-forme d’apprentissage en ligne dédiée à l’agroécologie, l’agroforesterie et l’agriculture de Conservation qu’il anime aujourd’hui.

Satanées repousses !

repousses_phacelie
F. Thomas
Couvert de phacélie gelé : en semis sous couvert, la présence des repousses va conduire à utiliser un herbicide pour quelques zones salies.

Fin juillet à la récolte, le sol est propre, le grain battu et il est temps d’installer une couverture pour le sol en attendant les semis de l’automne ou du printemps... Et voilà qu’apparaissent ces sacrées repousses : bien réparties si on a la chance de ne pas avoir à ramasser les pailles, que l’on possède un répartiteur de menues pailles, que la parcelle est plane et qu’il n’y a pas eu trop de vent à la récolte. Dans le cas contraire, voilà que réapparaissent les andains dans lesquels les couverts lèvent difficilement et qu’on retrouvera encore dans la culture suivante.

Première solution, réaliser un faux-semis avant de semer le couvert : un passage après récolte et un deuxième quinze jours plus tard. Le sol est nivelé, les repousses et les adventices détruites, le lit de semence est préparé et permet un bon démarrage du couvert. D’un autre côté on perd tout de même 15 jours de jours longs, on réalise deux passages pour un semis et on provoque de nouvelles levées d’indésirables ; sans compter que si l’été est sec, on assèche la surface et qu’on peut rater d’éventuelles petites pluies bienfaisantes.

Deuxième solution, pour les heureux utilisateurs de semoirs spécialisés, le semis direct après récolte : pas de perturbation du sol, pas de levées autres que celle du couvert, pas d’assèchement de la surface ... Tout va bien, à condition que le couvert se batte bien pour étouffer les repousses (et encore). Certains résolvent le problème en détruisant les graminées dans une interculture de dicotylédones pures, avant d’installer la céréale en direct sous le couvert.

Et pourquoi ne pas remettre à l’honneur le récupérateur de menues-pailles qui nous éviterait les problèmes de répartition et de recontamination des champs ? Il est tout de même dommage de réussir à ne plus toucher le sol et de devoir continuer à désherber pour quelques malheureuses graines échappées de la batteuse.

Une vidéo sur le sujet