Le renard est aussi un auxiliaire

renard (ONCFS)Il y a trois ans, j’avais écris un article sur la lutte contre le campagnol dans la revue TCS (n° 31 de janvier/février/mars 2005). J’y évoquais la nécessaire prise en compte des prédateurs naturels du rongeur. L’occasion m’est donnée, aujourd’hui, à travers ces quelques lignes, d’y revenir et de parler des renards. L’animal est toujours classé dans les « nuisibles ». Je n’aime pas ce terme.

Sans baigner dans le sentimentalisme, je pose la question : en quoi, aujourd’hui, le renard est-il « nuisible » ? Pour la rage ? Grâce à une campagne de vaccination efficace, elle est éradiquée de notre territoire, même si la surveillance reste de rigueur. Pour les poulaillers ? Ils se font rares aujourd’hui et il n’est pas très difficile d’en assurer la protection. Pour le petit gibier ? Hum…c’est sans doute là que le bas blesse. Qu’on ne nous rabatte pas les oreilles, alors, avec la biodiversité ! On veut bien du carabe contre la limace. On veut bien de la coccinelle contre les pucerons. Mais ces auxiliaires là dévorent aussi d’autres organismes. Ils ne sont pas tout « roses »…Le renard, s’il prélève un ou deux perdreaux, se nourrit surtout de petits rongeurs et notamment du célèbre campagnol, parfois très envahissant dans nos culture et nos couverts.

La nature et tout particulièrement l’agro-écosystème a besoin de biodiversité. Et celle-ci passe par TOUS les éléments de la chaîne alimentaire. Sans en exclure un. Car c’est toute la chaîne qui s’en trouve affaiblie. Alors laissons le renard travailler pour nous…comme le ver de terre…Pour rappel, un seul renard adulte peut, si on le laisse faire, se nourrir de 6 000 à 10 000 rongeurs dans l’année. De quoi réfléchir…