Vendredi 17 juillet 2015
Frédéric Thomas

Après des séjours aux États-Unis et en Australie, Frédéric THOMAS débute son activité de conseil de terrain et, en 1999, il crée la revue TCS. Il s’appuie aussi sur sa ferme, en Sologne, des terres sableuses hydromorphes à faible potentiel, où il met en œuvre l’AC avec réussite. Il est aujourd’hui l’un des acteurs majeurs du développement de l’AC en France.

Engrais vert : on n’a rien inventé !

Si vous avez quelques minutes, je vous propose de lire ce document tiré d’un vieux manuel d’agronomie du début du siècle dernier.
Couverts du siècle dernier page 1 Couverts du siècle dernier page 2
Ce n’est pas un parchemin mais vous constaterez comme moi que toutes les grandes lignes et concepts sur le développement de la fertilité y sont :
-  Les plantes se nourrissent de l’air et de la terre (bien sûr la notion d’azote est présente mais aussi celle de carbone : surprenant !)
-  Hormis pour N et C, les engrais verts n’enrichissent pas vraiment le sol en éléments minéraux. Ils peuvent par contre les déplacer et/ou les rendre plus assimilables.
-  Si la biomasse est exportée, la fertilité suit avec. C’est le cas pour un engrais vert, de la paille mais aussi pour du fourrage et même de la luzerne. C’est par contre celui qui la reçoit qui va en profiter.
-  Les légumineuses sont bien entendu et sans vraiment de grosse surprise, mises en avant.
-  L’objectif de maximiser la production de biomasse est aussi bien évoqué en fin de document et rejoint tout à fait notre approche « Biomax ».
-  Enfin et ce n’est pas le moindre point de similitude, l’auteur de l’époque évoque la fertilisation : « Il est nécessaire que le sol soit encore assez fertile pour suffire à une abondante production de plante-engrais ». Il propose d’ajouter du superphosphate, de la potasse et même une petite dose d’engrais azoté. En replaçant cette approche dans son contexte où les engrais étaient rares et souvent très chers, on évalue encore mieux la pertinence de ce conseil. A la lecture de ce document, on peut seulement regretter d’avoir passé par la case révolution verte pour aboutir à la case CIPANs avant de revenir à l’agriculture de conservation et aux couverts végétaux. Que de temps perdu, d’argent gâché et d’eau polluée alors que les connaissances étaient là. Il suffisait de continuer dans le bon sens et empiler les nouvelles connaissances et savoir-faire. Seule satisfaction, les réseaux TCS et ABC ont renoué avec succès à ce bon sens et ce savoir-faire et les objectifs sont identiques. La voie est donc validée encore une fois et même si c’est bien sec et chaud en ce moment, n’oubliez pas les couverts végétaux.

Pour plus d’informations sur les plantes, les mélanges possibles et les dosages : http://agriculture-de-conservation.com/IMG/pdf/couverts_vegetaux_2015.pdf