Philippe Pastoureau

  • Couvert localisé chez Jocelyn Michon
  • Passage du strip till à disque
2
octobre
2009

Vous semez comment l’année prochaine ???

Tant que nous sommes dans les questions, en voici encore une ... Plus sérieusement, vous savez que depuis maintenant plus de 5 ans, nous travaillons à la mise au point d’un outil que nous avons baptisé " Strip till ", simplement parce que nous nous sommes inspirés des outils Américains. Plutôt que d’importer une machine toute faite en espérant qu’elle fonctionne dans nos sols, nous avons préférer développer une machine "française", modulable en fonction des besoins. Les débuts ont été délicats à cause du manque d’expérience, croyant également que nous avions la machine révolutionnaire, une fois les désillusions passées et la technique assimilées, quelques coups de meuleuse ou des soudures ici et là, et la machine commence sérieusement à se peaufiner et les résultats arrivent à la hauteur de nos espérances. Ceci n’est pas une machine miracle, mais elle fait tellement peur aux autres constructeurs que je suppose qu’ils auront a peu près tous un modèle de "Strip-till" à vous présenter au prochain Sima. En attendant , voici quelques images tournées quelque part en France...

Evidemment , on peut accrocher un semoir derrière le strip till comme vous l’avez vu pour mon maïs à la Steve Groff ou simplement repasser avec un semoir solo. Et si tout se passe bien, vous devriez obtenir des cultures qui ressemble à celle ci-dessous. Plus d’info sur le site Duro


26
septembre
2009

Vous semez comment cette année ???

2 petites vidéos trouvées sur le net, histoire de rigoler un peu en période de crise :

La 1ère me rappelle ma jeunesse ....

La seconde me fait plus que plaisir, l’innovation apportée par le numérique et internet a révolutionné l’agriculture, à chacun de choisir ...


29
août
2009

Quand les paysans s’intéressent au Strip t...

Vous l’aurez deviné , je veux vous parler d’une technique qui consiste à obtenir un maximum de résultat avec un minimum de matériel ...

Plus sérieux , le strip till se répand de plus en plus en France , la photo ci contre à été prise quelque part à l’Est de la France , comme quoi cette technique suscite de plus en plus d’adeptes . Le gros avantage de cet outil est qu’il permet de passer du labour à un sol vivant sans prendre trop de risque .On peut passer le Strip till en solo le jour du semis , quelques jours ou semaines avant , ou accrocher le semoir derrière et réaliser le semis un 1 seul passage . La dent va fissurer le sol plus ou moins profond afin de sécuriser l’implantation des cultures sensibles aux zones de compaction , sans perturber les horizons. L’inter-rangs n’est donc pas travaillé et reste recouvert de résidus afin de nourrir la vie du sol , protéger celui-ci et la couverture laissé privera les adventices de lumière. Voila comment on réduit de plus de 50 % le travail du sol sans prendre trop de risque , et ce 1 à 2 fois dans la rotation , les autres cultures étant semées en gratouillant seulement quelques centimètres
- Cette technique étant nouvelle , nous ne la maîtrisons pas encore parfaitement mais de plus en plus d’essais voient le jour avec des betteraves , du tournesol , du colza et bientôt des haricots . Avec mes voisins , nous avons mis en place une plateforme de recherche avec le Cetiom , l’objectif de celle-ci est de trouver des solutions pour pouvoir, demain, diminuer fortement l’utilisation de pesticides . Nous avons donc semé différentes bandes de plantes qui ont toutes un rôle et une fonction propre , on retrouve donc de la lentille , du fenugrec , du sarrasin , de la caméline , des pois , fèverolles , crotalaire , ...
- Sur chaque bande de plantes "accompagnatrices" , nous ferons des impasses soit de fertilisation , soit de désherbage , verdict en 2010 ... Au passage , quelques infos sur la largeur des inter-rangs en colza (PdF du Cetiom)

Photo hérbergée par zimagez.com

Photo hérbergée par zimagez.com

Photo hérbergée par zimagez.com

Photo hérbergée par zimagez.com

Photo hérbergée par zimagez.com

Ceci ne sont que quelques photos pour que vous voyez ce qu’est l’agriculture de conservation , pour les plus courageux , je vous propose un lien qui vous prouvera que nos instituts de recherche cherchent , je suppose ensuite que vous serez d’accord avec moi pour dire que quelques photos valent mieux que de long discours : Avantages et limites des techniques culturales sans labour sur l’environnement

- Dans le cas ou vous préférez du concret , voici quelques dates à retenir :

==> Le 1er et 2 septembre dans le 28 , vous pourrez voir du matériel en action. Strip till et semis sous couverts
==> Le 16 Septembre dans le 41 pour le NLSD. Lors de cette journée , les organisateurs vous ont concoctés un magnifique menu varié et équilibré , vous pourrez écouter pour le plat de résistance l’américain Jay Fuhrer , accompagné par des témoignages de paysans pionniers comme Sylvain Rétifs( lire article du 02/04/09 en bas de page) . J’aurais le plaisir moi aussi d’intervenir , avec quelques petits camemberts concoctés par mon ami Guillaume .
==> Le 18 Septembre pour une conférence en petit comité avec toujours Jay Fuhrer , cette fois-ci à Chateaubourg

@ bientôt donc ...


3
août
2009

Le jardin sans travail du sol ....

Vous l’aurez compris , je prends tellement de plaisir dans mes champs que je les considère comme mon jardin , comme un endroit que je bichonne pour qu’il me donne le meilleur de lui même . Et cette année , force est de reconnaitre que la nature est généreuse , très généreuse envers ceux qui la respecte . Tellement généreuse d’ailleurs que l’on pourra sans doute retenir l’année 2009 comme exceptionnelle au niveau des rendements dans ma région , avec des niveaux qui me font dire que finalement on ne maîtrise pas grand chose , peu importe le niveau de fertilisation ou d’intrants que l’on a appliqué , là où le sol est en bonne santé , les rendements sont là .
- Ceci me fait dire que : ce que je sais , c’est que je ne sait rien (Citation de Masanobu Fufuoka) . En attendant donc d’en savoir plus , je vais tout de même vous raconter comment j’ai réussi une belle récolte de haricots dans mes champs . L’histoire est un peu longue car elle dure 1 an , 365 jours de reportage pour une culture qui ne va durer que 80 jours !!!

- Cliquez ici pour voir le diaporama en plein écran

- Pour les accros du légumes , voici quelques liens sur lesquels vous pourrez trouver des infos intéressantes

Sclérotinia

SRPV Centre

Synagri

- Et bien sûr , ce qui vous intéresse sans doute le plus , mon ITK qui vous permettra de savoir ce que j’ai fais en détail pour obtenir un tel rendement ...

- Ceux qui commencent à me connaître auront deviné que je n’ai pas fait que de me promener avec le quad au milieu de mes haricots , vous pourrez donc bientôt suivre mon dérobée de sarrasin que j’ai implanté avant la récolte du haricot , puis dans quelques jours je vais implanter un colza avec comme objectif de limiter très fortement le poste herbicides . J’ai déjà testé l’enchaînement "haricots/colza" il y a quelques années mais une pression schlérotinia avait pénalisé en partie mon rendement colza , c’est pourquoi, j’ai cette année voulu tester une application en préventive de Contans ( lutte biologique) sur mon haricot . ITK Colza derrière haricots de 2006

- Et pour finir , quand tout à l’heure je vous disais que j’allais diversifier la ration de mes lombrics avec des légumes , en voici la preuve parfaite . Vous ne le voyez peut être pas sur la photo , mais j’ai de superbes petites cabanes de résidus de haricots qui se sont formées moins de 1 semaine après la récolte , autant vous dire qu’ils devaient avoir faim ... En regardant de plus près mes cabanes , je constate qu’ils les ont faites là où le sarrasin était levé !!! Dois- je en conclure qu’il y a quelques semaines mes lombrics ont ramassés des graines de sarrasin et que du coup maintenant celles-ci se trouvent toutes positionnées sur des galeries ??? Bizarre-bizarre cette histoire , à suivre donc ....


30
juillet
2009

Mangez équilibré...

Vous avez sûrement entendu ce conseil à la télé, il est important de varier son alimentation pour être en bonne santé, avoir un organisme en pleine forme, avoir le tonus quoi !!!
- Si cette adage est valable pour les humains, il l’est peut-être aussi pour mon élevage de lombrics, sitôt dit, sitôt fait, je vais donc introduire des légumes dans mon assolement.
Faire du blé ou du maïs en non labour est à la portée de tout le monde, mais faire du légume sur un sol vivant encombré de résidus et un minimum de travail mécanique, cela reste encore marginal. J’ai donc eu la chance de rencontrer un technicien culture très « ouvert » et prêt à relever le défi, prêt à m’aider dans le suivi de la culture. Cette relation privilégiée que j’ai pu fonder avec mon technico me fait dire que travailler et innover pour évoluer vers une agriculture de conservation est bien. Mais si chacun d’entre nous liions des relations avec des techniciens de terrain qui pourront vulgariser ensuite nos acquis, on peut espérer que très rapidement les agriculteurs seront encouragés pour mettre en œuvre une agriculture plus respectueuse de l’environnement, et comme le groupe sera toujours plus fort que le plus fort du groupe , partageons nos expériences.
- Avant de vous dévoiler le suivi de ma culture de haricots de conserve, je vous met quelques liens qui pourront vous éclairer sur la production de légumes de plein champs, et vous découvrirez que les industriels ne sont finalement pas si hostiles à nos pratiques car nous anticipons un certain nombres de soucis.

Les méthodes alternatives préconisé par l’Unilet

- Et un très beau documentaire , qui date un peu certes (1985), mais qui résume très bien le parcours du légumes, avec la rigueur que cela impose.

- Allez, je vous laisse quelques jours pour digérer tout cela et je reviens avec une multitude de photos dès que ma moisson sera finie.


21
juillet
2009

Récolte des Pois fourragers

Voici le suite du topic commencé le 16-02-09 plus bas. On retrouve donc ma parcelle de pois semé dans un couvert Biomax, et je vais essayer de vous faire partager un certains nombre de questions qui me turlupine...
Tout d’abord, j’ai effectué un couvert dans le but de couvrir mon sol mais aussi de le nourrir, et je vous invite à lire le pdf joint car Manfred Wenz, agriculteur Bio Allemand est un véritable modèle à suivre pour moi.

- Les photos ci-dessus sont malheureusement très explicites, à gauche le sol est compacté et les racines de pois sont en train de mourir, à droite, là ou le sol est perforé par les galeries, l’air s’y infiltre et les nodosités fonctionnent à plein régime.

- Plus le cycle des cultures est rapide, plus les problèmes de structure se paient " cash ", et les outils mécaniques ne sont pas une solution durable, puisque l’on rencontre de plus en plus de soucis d’aphanomyces, signe de sol qui ressuie mal. Voici un PdF qui en dit un peu plus, et je vous en reparle dans le diaporama suivant.

- Une fois le problème de couverture réglé, ainsi que celui du ressuyage, reste la loi du minimum ou Loi de Liebig à équilibrer. L’année dernière, j’ai eu la chance de faire partie des agriculteurs qui ont été invité, par la revue TCS et Frédéric Thomas, à aller visiter l’agriculture des pays de l’Est. On nous a beaucoup parlé là-bas d’équilibre, pas seulement NPK , mais surtout ceux des oligos car ils ont un rôle très important dans l’assimilation des éléments. Alors évidemment, on assimile souvent les oligos à de la poudre de perlinpinpin chez nous en ferme d’élevage, mais on peut cependant reconnaître qu’en technique simplifiée, les éléments migrent très peu dans le sol par apport à une technique conventionnelle, et de ce fait ils se retrouvent donc moins assimilables. L’engrais starter souvent utilisé en SD explique en partie ce phénomène, j’ai donc utiliser un peu de bore sur ma culture pour en avoir le coeur net...
Si le sujet vous tente, voici un bel article sur la revue Sillon et un gros PdF avec de magnifique photo du Groupement d’exploitations Schackenthal KG que nous avions visité en 2008.

- Et bien sûr un petit diaporama qui retrace la vie de mes pois et dans lequel j’essaie de vous faire partager mes observations qui ne sont que celles d’un paysan...

- Si cela vous tente, voici mon ITK, on reparlera plus tard d’économie mais vous pouvez déja voir ici où sont les postes à travailler, ne vous trompez pas de cible en voulant faire des économies.