Nicolas Courtois

Pour la 6ème année consécutive, AgriGenève propose à ses adhérents un guide des couverts disponible sur le site Internet de l’association (https://www.agrigeneve.ch/images/Guide_couverts_vegetaux_2018.pdf).
Le guide propose 12 mélanges différents en fonction de l’interculture. Par exemple, le couvert n°3 est proposé entre deux céréales ou alors à une dose moindre après un colza et avant un blé.

Depuis l’année dernière, des mélanges non gélifs sont proposés pour permettre une meilleure structuration et une lutte plus efficace contre le salissement avant le semis des cultures de printemps. Suite aux essais des 3 dernières années et aux différents résultats sur les parcelles ayant reçu ces mélanges en 2017, les couverts relais n° 8 et 9 confirment leur intérêt. Le seigle fonctionne très bien comme espèce relais. La vesce velue également à condition de choisir une variété très résistante au froid.

Seigle en avril avant le semis d’un soja, issu du mélange n°8

Les essais de colzas associés continuent avec notamment une approche sur le choix des espèces, mais aussi des variétés des plantes compagnes.
Le trèfle violet et blanc se comportent très bien avec les colzas mais aussi avec le blé suivant le colza. Les violets sont appréciés pour leur production de biomasse supérieure aux trèfles blancs après la récolte du colza. Par contre, ils ont tendance à monter dans les colzas. Les luzernes ont un comportement assez similaire.
Voici une photo datant du mois d’avril montrant la différence de hauteur de différentes légumineuses dans les colzas. On observera à la moisson celles qui sont restées sous le colza, ou non !

Hauteur de légumineuses associées au colza

De gauche à droite : luzerne, trèfle blanc à feuille large (variété Bombus), trèfle blanc à feuille étroite (variété Larus), trèfle violet de type pâture (variété Pastor), trèfle violet « haut » (variété Pepsi).

Les conditions estivales ont été excellentes pour la mise en place des couverts sur le canton de Genève. Une moisson précoce, une faible activité des limaces et l’alternance de périodes chaudes et de passages pluvieux permettent d’obtenir les premières fleurs de radis fourrager et de tournesol dès la mi-septembre. La démocratisation des couverts biomax comptant entre 5 et 10 espèces suivant le type d’interculture (Cf. la Tribune de juin 2017) explique aussi cette réussite.
Les SDistes sont bien sur concernés, mais également les TCistes et les laboureurs. Ces derniers sèment de plus en plus des couverts à multiples espèces et prennent également la peine de respecter les conditions de réussite des couverts (semer tôt, travailler un minimum le sol, …). Pour l’été 2017, ce sont environ 1500 ha de couverts biomax que compte le canton sur un total de 6000 ha de terres occupées par les grandes cultures.

Pour faire suite au billet du 22 mai 2017, voici une photo d’une des parcelles avec un mélange de plantes compagnes non gélives (trèfles violet et blanc) juste après la moisson. Contrairement à l’année dernière, les trèfles violets sont restés sous le colza. Pour ce faire, une variété de trèfle violet à port court a été choisie et un passage de clopyralid à 20g a été réalisé en fin d’hiver pour assurer.
Pour la prochaine campagne, le même mélange sera donc proposé aux exploitants genevois avec si possible, la suppression du passage de clopyralid pour obtenir des colzas sans aucun anti-dicotylédones.
Suite à la moisson, les trèfles vont pouvoir se développer et assurer une couverture du sol d’ici le prochain semis de blé.
Une fiche technique est disponible ici : elle présente en plus du mélange semi-gélif (en photo) un mélange totalement gélif.
 

Avec le début des moissons des orges sur le canton de Genève, les premiers semis de couverts vont pouvoir débuter pour les parcelles conduites en semis direct. Pour la 5ème année consécutive, AgriGenève propose à ses adhérentes un guide des couverts adaptés au contexte pédoclimatique et aux successions culturales de la région. Disponible sur le site internet de l’association (http://agrigeneve.ch/images/Guide_couverts_végétaux_2017.pdf), le guide propose 13 mélanges différents.
Les mélanges adaptés au semis direct sont constitués d’une dizaine d’espèces. Cette année, des mélanges non gélifs sont proposés pour permettre une meilleure structuration et une lutte plus efficace contre le salissement. Pour conserver des couverts vivants alors que la région affiche normalement chaque année des matins à -10°C, deux options sont proposées : les semis tardifs (après le 15 septembre) avec les mélanges 10 et 11 ou les couverts relais avec les mélanges 8 et 9.

Mélange 9 - AgriGenève - Octobre 2016

Photo du mélange 9 proposé par AgriGenève, photographié en octobre 2016. Il s’agit du couvert de printemps relais, non gélif composé du mélange 7 (phacélie, avoine brésilienne, radis chinois, nyger, trèfle d’Alexandrie, sorgho fourrager, radis fourrager, féverole de printemps, gesse et vesce commune), complété par deux espèces non gélives, la vesce velue et le seigle.

Mélange 9 relais printemps - AgriGenève

Le même mélange (n°9) photographié en avril 2017. Les espèces gélives ont gelés (mélange 7) et le seigle et la vesce velue sont reparties.

La fin de campagne 2016 des colzas associés fut quelque peu inquiétante avec des trèfles violets qui ont, par endroits, dépassé allègrement le colza. Ce phénomène s’est produit en premier lieu dans les zones peu denses (passages de traitements, zones asphyxiantes, …). Il semble que la douceur de l’hiver 2015-2016 ai favorisé le développement des trèfles plus que les années précédentes où aucun dépassement par les trèfles n’avait été constaté. A la moisson, hormis l’aspect esthétique, les trèfles violets n’ont que peu gêné les batteuses et ne semblent pas avoir impacté les rendements.
Cependant, pour éviter une nouvelle fois ce phénomène, le mélange proposé aux exploitants genevois par AgriGenève a été modifié pour la campagne 2016-2017. La dose de trèfle violet a été réduite de 4 à 2kg/ha et celle du trèfle blanc a été augmentée de 2.5 à 3.5kg/ha. De plus, une variété présentant un développement plus faible a été privilégiée pour le trèfle violet (variété Pastor : trèfle violet pour la pâture). Actuellement, alors que les colzas finissent de fleurir, les plantes compagnes non gélives se comportent comme souhaité avec une hauteur comprise entre 5 et 15 cm. Sur certaines parcelles présentant des laiterons, l’option par le contrôle chimique a également été utilisée pour la première fois ce printemps. 0.10l/ha d’Effigo (un mélange de Clopyralid et de Piclorame homologué en Suisse à 0.33l/ha) a permis de contrôler les laiterons tout en freinant les trèfles. Pour la prochaine campagne, on espère que le dosage et le choix variétal des trèfles permettront de se passer totalement d’antidicotylédones.

On aperçoit une majorité de trèfles blancs et quelques trèfles violets freinés par un passage d’Effigo