Frédéric Thomas

  • Maïs sous plastique en Bretagne
25
octobre
2008

Les couverts manquent plus d’azote que d’humidité

Sur cette plateforme de couverts dans le nord du Loir-et-Cher, visitée vers la fin octobre, le faible développement des plantes était en partie dû à la date de semis plus tardive mais aussi et surtout à cause du manque d’azote comme l’exprime cette zone où un souci sur l’épandeur au printemps à entraîné une sur-fertilisation de la céréale. Ceux qui ont une vision classique peuvent se réjouir de ce constat, arguant que l’azote a été très bien géré sur la culture et que le couvert, malgré son faible développement, a tout piégé limitant les risques de lessivage ; cette situation montre cependant que nous sommes en présence d’un sol « support » possédant une auto-fertilité réduite pouvant difficilement soutenir de manière autonome le développement de couverts performants capables de fournir d’important bénéfices agronomiques ; ce qui est vrai pour les couverts est vrai pour les cultures comme le maïs, la betterave et surtout le colza. Il est donc important d’alimenter le plus rapidement et de retrouver cette fertilité autonome des sols en produisant et recyclant un maximum de biomasse car c’est le seul moyen de faire des économies substantielles de fertilisant et de sécuriser l’implantation et le développement des cultures comme des couverts d’ailleurs.


15
octobre
2008

Les couverts « Biomax » confirment leur performance

biomax gault 1008Ce couvert qui associe une bonne douzaine de plantes, dont une bonne proportion de légumineuses (pois fourrager, féverole, vesce, trèfles) en association avec des radis, du tournesol, de la moutarde, de la phacélie, du nyger, du lin, de la caméline … Il est implanté en direct après un blé et s’est superbement bien développé à l’automne malgré les conditions fraîches mais sèches. La présence d’un bon volant d’auto-fertilité grâce au non labour, les couverts précédent et les apports réguliers de compost explique certainement une partie de ce développement, cependant la présence de légumineuses efficaces (notamment le pois fourrager cette année) est indispensable pour financer en azote une grande partie de cette production de biomasse imposante. Avec les premières grosses gelées dès la mi-octobre nous n’obtiendrons pas notre objectif de 10 t/ha de MS avec 200 kg de N dans la biomasse, mais nous devrions nous en approcher : réponse lors des mesures et des analyses que doit mettre en œuvre la Chambre d’Agriculture.


27
septembre
2008

Implantation de trèfle incarnat sous couvert de sarrasin

sarrasin et trèfle associésCette parcelle était bien plaisante à la fin août avec un sarrasin assez dense qui couvrait un trèfle en pleine forme. Ce mélange (8 kg/ha de trèfle incarnat et 25 kg/ha de sarrasin) implanté en direct juste après la récolte du blé (17 juillet). C’est un premier essai suite à l’expérience d’association de plantes dans les couverts et à l’idée d’association de cultures présentées par Manfred Wenz lors des réunions BASE de l’automne dernier. Les deux cultures donnent vraiment l’impression de profiter l’une de l’autre et le sarrasin à été très efficace dans la gestion d’une partie du salissement et notamment des chénopodes et des amarantes qui auraient normalement exigé soit un désherbage, soit un broyage en fin d’été.

L’objectif ici est de ramasser le sarrasin après les premières gelées, une récolte qui sera facilitée par le tapis de trèfle qui protègera le sol. Celui-ci sera ensuite conduit jusqu’à la récolte prévue entre le 15 et le 20 juin 2009, laissant suffisamment de temps pour envisager une dérobée qui sera d’autant plus facile à réussir que le précédent est une légumineuse. Au vue de cette réussite j’envisage d’étendre cette pratique à l’ensemble des semis d’été de trèfle violet et incarnat en forçant peut-être un peu plus la dose de sarrasin (30 kg/ha) afin de le densifier un peu sans pour autant étouffer le trèfle.


15
septembre
2008

Encore trop de personnes nient l’évidence !

couverts cambraiCes deux photos ont été prises à quelques km d’écart, le 12 septembre dans le secteur de Cambrais (59), le lendemain des pluies diluviennes qui ont provoqué des inondations un peu partout dans le secteur. Alors que certains agriculteurs ont encore peur que les couverts consomment l’eau disponible pour les cultures suivantes, combien de mm supplémentaires le sol couvert a-t-il absorbé de plus que son voisin qui, fragilisé par un déchaumage, s’est mis à ruisseler.
erosion cambraiEn complément, ces mm représentent des milliers de m3 (1 mm qui ruisselle équivaut à un volume de 10 m3/ha qui quittent la parcelle) qui convergent rapidement vers les points bas au sein d’un bassin versant et aggravent les risques d’inondation : encore une évidence que beaucoup refusent de considérer, qu’il s’agisse de l’intérêt des couverts en particulier et de l’agriculture de conservation en général.