Dominique Soltner

  • Essai CV Partner par D. Soltner
  • Exemple d'allée de ferme
26
avril
2016

Petite histoire d’une recherche et d’essais jardiniers !

Les “Biomax” de Frédéric Thomas, les avons-nous admirés, main remplie de semences d’une dizaine d’espèces, et poignée fleurie au champ, écrasée au rouleau ou broyée en un mulch épais ! Mais où acheter ces mélanges si l’on est jardinier ?
Me voici en jardinerie : boîtes rutilantes de trèfles, crucifères, et autres familles, mais à quel prix si l’on veut un mélange ! Arrivant au rayon “Graines pour oiseaux du ciel”, je trouve mon bonheur : cet aliment “pigeon” aux 10 espèces mélangées dont moitié de légumineuses. J’achète le pochon, transparent, les graines bien visibles, et je sème aussitôt. Levée exemplaire, superbe couverture et majestueux couvert ! (Flashs agroécologiques-Soltner (2)Mais je dois déchanter : “Vous ne pouvez promouvoir le semis de ces graines, elles sont classées “aliment” et non “semence”, deux législations différentes. Et puis ça lèvera mal, des lots sont souvent trop chauffés au séchage. Alors bien sûr je me tourne vers les grands semenciers. Certes ils m’envoient généreusement des échantillons, purs ou en mélange. Je leur conseille alors de créer des associations adaptées aux jardins, conditionnées à cet effet en un ou quelques kilos. Mais ils me font comprendre la difficulté de ce nouveau produit, ils restent des grossistes. C’est non ! Alors jugez de mon agréable surprise de découvrir enfin les graines recherchées (1) : une gamme adaptée à ces petits et grands jardins voulant appliquer ce qui convient si bien aux champs : des mélanges dont on sait la supériorité : grande biodiversité, par les racines dans la terre, et sur le sol richesse de la faune associée, sur les tiges, les feuilles et fleurs.
Essai CV Partner par D. SoltnerEnfin des engrais verts jardiniers de mélange. Les essais ne vont pas traîner en parcelles sous foin et feuilles mortes depuis l’automne. On enlève au croc le reste de ce mulch et la planche divisée en 5 carrés va recevoir le semis de 5 engrais verts associant jusqu’à 15 espèces. Semis à la volée, couvert d’un cm de compost de déchets verts (ces fameux “composts verts”). Arrosage ou pluies printanières : les photos suivront !


Parmi bien d’autres, ces 5 mélanges pour jardiniers, maraîchers, viticulteurs et arboriculteurs :

  • CV Partner Biohumus
  • CV Partner Mélange mellifère
  • CV Partner Marévert en serre
  • CV Partner Vitivert
  • CV Parnet Marévert améliorant

Alors en ce début mai 2016, je vais reprendre mes essais dont j’attends les bienfaits agronomiques suivants :
1 - Une masse végétale capable, en la couchant à maturité, broyée ou simplement roulée, de couvrir la terre d’un mulch. Ce que demandent les jardiniers ne pouvant se procurer paille, foin ou feuilles mortes. Et dans ce mulch, cultiver tout ce qui se repique ou se plante (2)
2 - Nettoyer la terre par deux actions de l’engrais vert : la concurrence par étouffement des levés adventices, et “l’allélopathie”, “faire souffrir ses voisines” par des sécrétions hostiles, pas toujours bien connues mais de mieux en mieux observées.

(1) Gamme Partner & Co www.partnerandco.fr Un catalogue illustré décrit des matières premières 100 % biologiques pour l’alimentation animale, des semences 100% biologiques, céréalières et fourragères, et des mélanges de couverts pour jardinage, maraîchage, viticulture, prairies et cultures. Catalogue à demander par tél. 02 40 23 63 24 ou par e.mail commerce chez partnerandco.fr
(2) Vous retrouverez cet article et d’autres du même auteur, sur “Flashs agroécologiques - Soltner”, dont de précédents “flash” illustrent mes essais. Et surtout le GUIDE DU NOUVEAU JARDINAGE SANS TRAVAIL DU SOL (6e édition 2016). Et pour les champs, dans le GUIDE DE LA NOUVELLE AGRICULTURE (2e édition 2016) Ces deux livres en ligne sur www.soltner.frou sur catalogue à demander par tél.05 49 74 25 99.


26
novembre
2015

Votre entrée de ferme : saisonnière et jardinière

De la Bretagne à la Provence, du Limousin à l’Alsace, quantité de fermes sont la vitrine de leur belle région : allées de chênes, érables ou châtaigniers, avec ou sans haies arbustives.
Mais hélas que d’autres allées nues, chemins élargis et non replantés, faute d’en avoir eu la bonne idée. Pourtant depuis qu’en chaque département, sont apparus des conseillers, liés aux Chambre d’Agriculture, DDA et autres services bocagers et agroforestiers, ces chemins nus enfin se replantent.

En voici deux exemples. Deux chemins parallèles, séparés par un petit pré. L’un n’est planté que d’un côté, accessible aux larges véhicules, camions ou remorques à foin et pourquoi pas moissonneuses !
Quant aux espèces, aux espaces, à la variété arbustive des haies, tous les dessins sont possibles. Comme d’ailleurs le mode de conduite des arbres : troncs uniques élagués pour une montée sans gêne de branchages, ou cépées plus larges avec ou non recépage lorsque deviennent nécessaires l’aération ou la vue. (1). C’est le premier “volet” de votre allée, la majesté de votre entrée !


Exemple d'allée de ferme Allée de 2 rangs de tilleuls des bois et haies de 4 espèces persistantes. Au pied des tilleuls, des vivaces à floraison saisonnière.

Autre exemple d'allée de ferme Une seule haie de persistant, régulièrement taillée et de charmes conduits en perchis et, de temps en temps, au lamier

Et puis ces bordures boisées que vous aimerez parcourir, promenade quotidienne vers votre boîte à lettres, leur ambiance mi-soleil mi-sous-bois se prête aux floraisons saisonnières : cyclamens des bois en septembre, crocus jaunes en octobre, jonquilles en mars, narcisses en avril et crocus bleus en mai... Tout cela sans aucun soin annuel : graines et bulbes se multiplient, et peuvent se diviser pour vos amis. C’est le second “volet” de votre allée, l’accueil fleuri de votre domaine !

Mais un autre bienfait vous attend : certains tilleuls et charmes recouvrent votre allée, dès la fin août, de leur tapis de fleurs séchées, puis de feuilles en automne. Ramassées à la tondeuse et “dépotées”au jardin, voici le troisième “volet” de votre belle allée : le mulch jardinier !
Car si toute ferme mérite son jardin, potager, verger et massifs à fleurs, tracteur et motoculteur n’y sont plus nécessaires : les feuilles de l’allée sont désormais le mulch du “jardinage sans travail du sol” ! (2)

Alors en attendant d’autres “Flashs agroécologiques” sur ces “jardins sans travail du sol” d’aujourd’hui, laissons pour l’instant les lombrics et autres vers de terre transformer en humus nourricier ces feuilles que, sans nos inutiles bêchages, ils savent enfouir en terre.

(1) Voir “Planter des Haies” 10e édition de Dominique Soltner www.soltner.fr
(2) Voir “Guide du Nouveau Jardinage sans travail du sol” 5e édition de Dominique Soltner www.soltner.fr


5
novembre
2015

Des tomates sur trèfle blanc, simple et productif

Une allée engazonnée de notre jardin expérimental, large d’un mètre environ, était tassée et clairsemée.
L’idée vint l’été 2014 de l’épaissir par quelques poignées de trèfle blanc. Semence couverte d’un cm de “compost vert”, toujours en réserve au jardin. Arrosages et levée rapide de toutes graines y compris adventices. Une tonte met le trèfle en lumière : il fleurit.
Dommage de ne pas profiter de cette légumineuse bénéfique. On décide de remettre en culture cette allée, sans bien sûr le moindre travail du sol.
En novembre donc, couverture de foin de ce beau trèfle  : 10 cm de mulch d’automne-hiver qui joue son rôle par les perforations actives des lombrics. Mais que va devenir le trèfle ?
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En mars, on plante les tomates à travers le "treillis" des tiges et racines du trèfle, qui ne ressortira presque pas au travers du mulch de foin.

En mars, sous le foin qui pourrit, reste un lacis de tiges vertes et racines blanchâtres. Le trèfle n’est pas mort. Tant pis ou tant mieux, on y plante les godets de tomates, le plantoir ne faisant qu’écarter ce lacis.
Couverture antigel par nos habituelles poches de nylon, mais un gel un peu vif les traverse : les feuilles sont “grillées”. On rabat ces plants à 10 cm. Merveille, ils repartent lentement puis accélèrent leur croissance. En mai retrait des poches de nylon. Les “rescapées”poussent de bon cœur sur les grands tuteurs.
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Au pied des tomates, les repousses de trèfle sont timides tout comme de rares liserons. Renfort du paillage pour conserver l’eau et maintenir sans herbe.
La suite se limite à 2 bouillies bordelaises après pluies et très peu d’arrosage, en goutte à goutte. Nous savions la tomate bien moins exigeante en eau que ne le pensent les jardiniers, dont certains arrosent chaque jour, mais tout de même, presque sans eau, c’est une performance.
Et du 15 juin à la Toussaint, une récolte surabondante étonnante de régularité, de résistance, et de goût de ses fruits, de variétés il est vrai réputées, Cornue des Andes et Cœur de bœuf Corrason...
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La Cornue des Andes...
Quelles leçons, quels essais pour la suite ?
- Bien entendu d’autres parcelles attendent 2016 sous leur couvert de trèfle blanc. Nous sommes en novembre, allons-nous à nouveau recouvrir ce trèfle de foin ou tenter ce que pratiquent des agriculteurs en AC, la culture sur trèfle permanent, avec tomates ou tout autre légume ?
- D’autres parcelles vont hiverner sous des couverts variés, purs comme trèfle et luzerne ou en mélanges vivaces ou détruits par le gel. Avec entre autres, l’espoir de leurs effets nettoyant, cette “allélopathie” contre la terrible Oxalis et le perfide liseron. Les essais se poursuivent.
Davantage de photos sur Flashs agroécologiques-Soltner